Diplomatie japonaise, la voie étroite – S’assumer comme “puissance moyenne” ?

Yoshihide Soeya. Diplomatie japonaise, la voie étroite – S’assumer comme “puissance moyenne” ?. Coll. Asie en perspective. Paris: Coédition Hémisphères/Maisonneuve & Larose, 2021, 192p.

Traduction par Frank ackerer
Contribution de Guibourd Delamotte
Préface par François Godement

Dans l’immédiat après-guerre, le Japon, divisé entre une droite qui appelle la remilitarisation de ses voeux et une gauche désireuse d’ancrer le pays dans le rejet de la guerre, adopte la “doctrine Yoshida” : une position de compromis développant l’économie tout en externalisant la défense nationale, laissée aux mains des Etats-Unis. Soeya Yoshihide montre que la politique de défense japonaise, née d’une double contrainte normative imposée par le traité de sécurité nippo-américain d’une part, par la Constitution de l’autre, subsiste.
Il préconise que le Japon s’accepte comme une “puissance moyenne” semblable à la France ou au Royaume-Uni, dans un moyen terme entre l’idéalisme de gauche et le réalisme de droite, en empruntant la voie étroite tracée par la doctrine Yoshida entre Constitution et traité. Une voie qui s’imposera aux diplomates et décideurs japonais comme la seule possible, aussi longtemps que subsistera cette double contrainte. (Source : Decitre)

La diète japonaise

ŌYAMA, Reiko. La Diète japonaise: Pour un Parlement qui débatte. New edition [online]. Paris: Presses de l’Inalco, 2021 (generated 17 février 2022).

Traduction par Arnaud Grivaud
Avant propos par Guibourg Delamotte

Lien direct du livre : OpenEdition

La Diète, lieu de débat pour les représentants des citoyens, symbole de la démocratie parlementaire, sert-elle convenablement ces fonctions au Japon ? Cet ouvrage destiné à tout citoyen intéressé par la mécanique sous‑jacente et la fabrique du débat public, emmène le lecteur à la rencontre d’une démocratie peu étudiée par la science politique générale : le Japon. Il l’explore sous l’angle hautement symbolique du parlement pour « dé‑couvrir » les arcanes de son système politique. Et ses insuffisances… qui donnent relief aux nôtres. (Source : OpenEdition Books)

Possibilité et limites d’une philosophie photographique

Lucken, Michael. « Possibilité et limites d’une philosophie photographique. Une lecture de Nakai Masakazu », Archives de Philosophie, vol. 85, no. 1, 2022, pp. 67-84.

Lien direct vers la publication (payant) → CAIRN

Saisie, prise, captation ; shooting en anglais ; satsuei en japonais ; çekim en turc : l’opération de la caméra est largement rendue par des expressions relevant du lexique de la préhension et de la prédation. Des camera obscura dont les appareils photographiques sont les lointains descendants auraient pourtant pu subsister, comme par rémanence, des images de caresses, de corps qui se frôlent et s’enlacent sans se fondre, mais dans la plupart des langues domine le registre de la conquête et de l’assimilation. Peut-on s’extraire de cette logique et comment ?
Il y a là un problème de fond. Si la caméra est cet appareil sans âme qui indexe de façon mécanique et coordonnée toute projection lumineuse sur une surface photosensible, alors ce qui en émane, telle une variation du paradoxe d’Achille et de la tortue, ne peut être qu’une série de points infiniment mesurables et sécables dont le rapport au réel comprend un vice fondamental. Par extension, la photographie n’est pas seulement une image de nature inférieure, elle introduit aussi, plus que toute autre technique de représentation, une coupure dans le regard. Ou, pour le dire de façon classique, elle engendre une séparation entre le sujet et l’objet, et tous les rapports de domination et d’aliénation qui l’accompagnent. Au sujet, un sentiment de possession au monde, mais sans cesse des réalisations qui lui échappent et se dressent contre lui ; à l’objet, une monstruosité croissante au fur et à mesure que la logique industrielle s’éloigne des besoins humains… (Source : CAIRN)

Michael Lucken, professeur à l’Inalco, est un historien et japonologue français. Auteur de la seule monographie en français sur Nakai (Nakai Mazakazu – Naissance de la théorie critique au Japon, Les presses du réel, 2016), il a publié de nombreux travaux sur l’histoire culturelle et artistique du Japon au XXe siècle. Partisan d’une approche esthétique de l’histoire, il s’intéresse à la circulation des formes, aux effets de ressemblances, aux changements de perspective, cherchant ainsi à éprouver les possibilités d’une communauté du sens.

Indivituality and Universality. French Journal of Japanese Studies (English Selection) – Cipango

Cipango – French Journal of Japanese Studies [Online], 6 | 2021, Online since 16 December 2021. URL: http://journals.openedition.org/cjs/1485; DOI: https://doi.org/10.4000/cjs.1485

Lien direct : Open Edition

Table des matières :
Sarah Terrail-Lormel, “From Neurasthenia to Morita Therapy: the development of psychiatric knowledge in modern Japan (1900s-1930s)
Aline Henninger, “From Women’s Studies to Queer Studies: bending epistemology
François Macé, “Shintō, the disenchanter

Editorial note : The current issue consists of two translated essays originally published in Cipango 22, entitled Du particulier et de l’universel: la Fabrique des savoirs dans le Japon (XIXe, XXe et XXIe siècles) [Individuality and Universality: The Construction of Knowledge in Japan (19th, 20th and 21st centuries)]. As Isabelle Konuma and Laurent Nespoulous argue in their editorial in response to Danièle Lochak’s questioning of the universality of the human and social sciences, the current issue explores the “tension between, on the one hand, the ‘universal’ construction of the sciences and, on the other, the study of how different branches of knowledge became embedded in modern and contemporary Japan”.

These texts have been supplemented with a paper by François Macé, “Shintō, the Disenchanter”, originally published in 2002 in a special issue on “Mutations de la conscience dans le Japon moderne” [Transformations of the Conscience in Modern Japan]. In it, Macé masterfully presents another aspect of the modernisation process in Japan, focusing on the evolution of Shintō during the Meiji era.

Redevenir des héros

David Serfass, « Redevenir des héros », Le Point, 16 décembre 2021 (chapô : “Pour mieux légitimer sa place de superpuissance dont elle estime avoir été spoliée en 1945, la Chine réinterprète sa guerre de quatorze ans contre le Japon. Une révision à double tranchant qui implique Taïwan.”).

→ L’article en ligne (réservé aux abonnés)

Pour mieux légitimer sa place de superpuissance dont elle estime avoir été spoliée en 1945, la Chine réinterprète sa guerre de quatorze ans contre le Japon. Une révision à double tranchant qui implique Taïwan.

Plus gros succès chinois du box-office en 2020, le film La Brigade des 800, réalisé par Guan Hu, met en scène un épisode fameux de la guerre sino-japonaise (1937-1945). Entre le 26 octobre et le 1er novembre 1937, 423 soldats chinois, qui prétendent être le double pour effrayer l’ennemi, se retranchent dans un entrepôt de Shanghai et opposent une résistance acharnée aux troupes japonaises. Leur courage n’infléchit pas le cours de la guerre, qui voit l’armée impériale prendre Nankin quelques semaines plus tard en s’y livrant aux pires exactions. […] (source : Le Point Hebdo)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Fenêtres sur le Japon

Dates : 
Vendredi 3 décembre 2021 – 10h-21h
Samedi 4 décembre 2021 – 10h30-19h

Lieu : 
Vendredi 3 décembre : Auditorium, Inalco, 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris /
Samedi 4 décembre : Amphi 11E, Université de Paris, 15 Esplanade Pierre Vidal-Naquet 75013

Le festival de films documentaires Fenêtres sur le Japon est né d’un constat : il existe entre sciences sociales – en particulier celles qui utilisent la méthode ethnographique – et films documentaires une série de liens et de croisements. Les deux proposent un regard sur le monde social à partir d’un « travail de terrain », c’est-à-dire d’une présence plus ou moins longue auprès des personnes ou sur les lieux dépeints dans les textes ou les films. Certains chercheurs et chercheuses en sciences sociales – Jean Rouch, Éliane de Latour… – prennent parfois la caméra pour pouvoir rendre compte de leurs observations dans un autre medium. Des réalisateurs, comme Mori Tatsuya, prolongent aussi leurs documentaires par des livres. Ce festival se veut une contribution au dialogue persistant entre ces deux mondes à partir d’un point d’ancrage : le Japon.

http://festival.fenetres-japon.fr/

Programme de l’édition 2021

Vendredi 3 décembre 2021 – auditorium de l’INALCO (65 rue des Grands Moulins, Paris 13e)
10 h – 13 h
An Ant Strikes Back [アリ地獄天国] de TSUCHIYA Tokachi (vost anglais, 98 min.)

15 h – 18 h 00
Ainu Neno an Ainu [アイヌ・ネノアン・アイヌ] de Laura LIVERANI et Neo SORA (vost anglais, 72 min.).
La projection sera suivie d’une rencontre avec la co-réalisatrice du film, Laura LIVERANI

18 h 30 – 21 h 00
Ushiku [牛久], de Thomas ASH (vost anglais, 87 min.)

→ Samedi 4 décembre 2021 – amphithéâtre 11E, Université de Paris (15, esplanade Pierre Vidal-Naquet, Paris 13e)

10 h 30 – 13 h
Listening to the air [空に聞く] de KOMORI Haruka (vost anglais, 73 min.)

15 h – 17 h 30
Le Front armé anti-japonais de l’Asie de l’Est [東アジア反日武装戦線] de KIM Mi-re (vost français, 74 min.)

17 h – 18 h : Délibérations du jury

18 h – 19 h : Remise des prix et clôture du festival

L’entrée est libre, gratuite et sans inscription, dans la limite des places disponibles. Toutes les projections seront suivies de discussions.

→ Synopsis et bandes-annonces des films sélectionnés
→ Informations pratiques (accès aux deux lieux du festival…)
→ Affiche de l’édition 2021

Organisation
Dimitri Ianni & Nicolas Pinet

Comité de sélection
Claire Brisset, Jean-Michel Butel, Mathieu Capel, Beat Frey, Dimitri Ianni, Ricardo Matos Cabo, Anne-Lise Mithout, Sayaka Mizuno, Mary Picone

Partenaires institutionnels
Équipe Populations japonaises (IFRAE & CRCAO)
Centre de recherches sur le Japon (EHESS)
Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)
Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale (CRCAO)
Département d’études est-asiatiques de la Faculté des lettres de l’Université de Genève
Association interdisciplinaire des ethnographies japonaises

Introduction à l’esthétique

→ Le livre chez l’éditeur

Première traduction en français d’une œuvre du philosophe japonais, ce livre, pensé à partir de la photographie et du cinéma, propose une esthétique de la résistance et du rebond indissociable du corps et des luttes qu’il implique.

L’œuvre de Nakai Masakazu (中井正一1900-1952) offre un nouveau regard japonais sur l’art, la technique et le monde contemporain. Loin de tout particularisme culturel et cependant profondément originale par rapport aux conceptions occidentales du beau, Introduction à l’esthétique permet de découvrir un univers sans double-fond, tout en surfaces et reflets, où se rejoignent intimement matérialisme et phénoménologie. Pensé à partir de la photographie et du cinéma, en dialogue avec Cassirer, Heidegger, Marx et les auteurs de l’École de Francfort, ce livre propose une esthétique de la résistance et du rebond indissociable du corps et des luttes qu’il implique.
Traduit du japonais, annoté et présenté par Michael Lucken, historien et professeur à l’Inalco, avec une préface de Carole Maigné, philosophe et professeure à l’Université de Lausanne. (source : Les presses du réel)

Michael Lucken, professeur à l’Inalco, est un historien et japonologue français. Auteur de la seule monographie en français sur Nakai (Nakai Mazakazu – Naissance de la théorie critique au Japon, Les presses du réel, 2016), il a publié de nombreux travaux sur l’histoire culturelle et artistique du Japon au XXe siècle. Partisan d’une approche esthétique de l’histoire, il s’intéresse à la circulation des formes, aux effets de ressemblances, aux changements de perspective, cherchant ainsi à éprouver les possibilités d’une communauté du sens.

Masakazu Nakai (Nakai Masakazu ou Nakai Shōichi, 1900-1952) est un philosophejaponais, l’un des pionniers de la critique des médias, du cinéma et du sport au Japon. Du fait de ses références et de sa sensibilité – il a connu la crise du bouddhisme, la montée du fascisme, la prison, le bombardement de Hiroshima et l’occupation américaine –, il a souvent été rapproché de Walter Benjamin. Son œuvre a profondément marqué les mouvements de contre-culture des années 1960.

Fiction et histoire : quand le Dit des Heike rencontre le Roman du Genji

Demi-journée d’études internationale en ligne

organisée par le Groupe de recherche sur le Roman du Genji

CRCAO (UP/EPHE/CNRS/Collège de France) et IFRAE (INALCO/UP)

フィクションと歴史  平家物語が源氏物語と出会うと

Le samedi 18 décembre 2021 de 9h 30 à 12h30 (heure française)

2021年12月18日17h30-20h30 (日本時間)

L’inscription est obligatoire:  https://u-paris.zoom.us/meeting/register/tZwsdequrDotHtGTRoGajlbxhVJi1noFs2wG
Programme en version PDF: https://drive.google.com/file/d/1MIt5ds0bk4Z5ASFkizapal0bqveWzZA5/view?usp=sharing

Programme

9h30 – Mot d’accueil : Daniel Struve, Université de Paris, CRCAO
開会挨拶、ダニエル・ストリューヴ 

9h40 – Conférence : Araki Hiroshi, Centre International de Recherche pour les Études Japonaises
Le Dit des Heike et l’héritage littéraire du Roman du Genji : vision en rêve du palais du Roi-Dragon à Akashi (en japonais, résumé en français, 日本語、フランス語レジュメ)
荒木浩 (国際日本文化研究センター): 平家物語における源氏物語という文学遺産―明石における龍宮の夢をめ ぐって

10h20 – Discussion en japonais / 討論 (日本語)
Discutant : Edoardo Gerlini, Université Ca’Foscari de Venise
ディスカッサント: エドアルド・ジェルリーニ(カフォスカリ・ヴェネツィア大学)

10h50 – pause / 休憩

11h20 – À propos de « Fiction et histoire » (en japonais et en français – 日本語とフランス語)
Débat animé par Anne Bayard-Sakai, Inalco, IFRAE
「フィクションと歴史」について考える、司会 : アンヌ・バヤール坂井

12h30 – Fin de la séance / 終了 


Contact : 
daniel.struve@u-paris.fr

La société japonaise face à la Covid-19

Journées d’études organisées par le groupe de recherche Populations japonaises

Date, horaires et lieu :
Jeudi 18 novembre de 9h à 18h & vendredi 19 novembre de 9h-12h30
En présentiel à l’Université de Paris, bâtiment des Grands Moulins, salle 481 C (4e étage), avec retransmission sur Zoom


Organisation : Julien Martine (UdP), Anne-Lise Mithout (UdP), Sarah Terrail Lormel, Naoko Tokumitsu


Intervenants : Eric Seizelet, Julien Martine, SATO Noriko, Bernard Thomann, Jacques Jaussaud, Patricia Pignier-Hondareyte, Christian Galan, Arnaud Grivaud, Isabelle Konuma, Ken DAIMARU, César Castellvi, UEDA Michiko, Anne-Lise Mithout

Inscription en présentiel : naoko.partiot@inalco.fr

Pour participer via Zoom : https://bit.ly/2ZruELl
ou scanner le QR code :

Contingence et communauté, Kuki Shûzô, philosophe japonais

→ Le livre chez l’éditeur

Entre bergsonisme et phénoménologie, bushidô et mythe de Sisyphe, poétique de la rime et éternel retour du même, nationalisme culturel et esthétique de l’époque d’Edo, l’œuvre protéiforme de Kuki Shûzô (1888-1941) a émergé d’une tension féconde entre les mondes intellectuels japonais, français et allemand. Elle ne saurait être élucidée selon les idées convenues de pensée « proprement japonaise », de synthèse entre « Orient » et « Occident », ou même de métissage culturel. Cette œuvre qui nous incite à repenser les notions d’identité, de communauté, d’universalité, et en premier lieu le « nous » lui-même, est bel et bien une philosophie originale et universelle, son nœud secret étant le commun, dont la modalité d’être est la contingence et où la phénoménalité originaire est la rencontre fortuite, principe inconditionné de tout apparaître. (source : Vrin)

Simon Ebersolt est chercheur postdoctoral à l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (Inalco/Université Paris Cité/CNRS), où il est co-responsable du Groupe d’étude de philosophie japonaise.