Décrire le local : monographies, archives, et cartes

Dans le monde chinois, la maîtrise de l’espace est consubstantielle de sa construction politique. Selon la légende, Yu le Grand aurait régulé les eaux avant de fonder la première dynastie chinoise. Au sein d’un tel ordonnancement spatial de la souveraineté, le point stratégique qu’est le centre a pour vocation de contrôler la périphérie. Des émissaires ont ainsi été mandatés depuis l’antiquité par la cour afin de collecter des informations aux quatre coins du pays. À partir des Han de l’Est, les élites locales ont commencé à « recentrer » leurs périphéries en représentant la faune et flore, les us et coutumes, et la configuration géographique de leurs régions.  C’est dans ce contexte que les premiers écrits locaux ont vu le jour. Ils ont proliféré et se sont structuré durant le haut Moyen Âge, pour constituer, sous les Song, un genre à part entière et fondamental de l’historiographie chinoise : les « monographies locales » (difangzhi ???). Toutefois, les descriptions locales ou régionales ont continué à être exprimées sous la forme de récits, de cartes, d’inscriptions ou d’archives. Qu’ils relaient un discours officiel ou proposent une vision personnelle, les documents locaux dessinent un paysage social fort individualisé et détaillé, offrant ainsi un contrepoint bienvenu à l’historiographie officielle. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les archives surgissent et les publications se multiplient : l’histoire régionale et locale suscite un vif intérêt, tangible dans l’émergence de l’École du sud de la Chine (huanan xuepai ????), ou la numérisation accélérée de vastes corpus documentaires. Si la sinologie francophone peut se targuer d’une approche microhistorique ancienne et d’un usage éprouvé des monographies locales, le temps est venu de proposer un état des lieux des connaissances du local, et de réfléchir aux nouvelles approches et méthodes qui s’ouvrent. 

Organisateurs : Pan Junliang (Université Paris Cité, IFRAE) Alexis Lycas (EPHE, CRCAO) Claude Chevaleyre (CNRS, IAO)

Référent : junliang.pan@u-paris.fr

Lieu : Institut d’Asie orientale, Lyon.

Date : 17 mai 2023.

Les cadeaux diplomatiques offerts par le Japon aux pays européens (1856-1864)

Cette journée d’étude réunira des conservateurs de musées et universitaires afin de réfléchir ensemble sur des peintures, laques, porcelaines, textiles et autres objets offerts par le gouvernement japonais aux pays européens (Grande-Bretagne, France, Pays-Bas, Prusse, Russie et Portugal) entre 1856 et 1864, dans le cadre de relations diplomatiques naissantes. Ce travail de recherche déclenché par des redécouvertes à la faveur d’expositions à Lisbonne (2018), Fontainebleau (2021) et Londres (2022) permettra de réfléchir sur les trajectoires différenciées de ces cadeaux, selon les pays européens. On les inscrira aussi dans leur contexte de production, par une comparaison avec des cadeaux offerts par le Japon à la Corée, entre le XVIIe et le XIXe siècle.

http://www.inalco.fr/actualite/journee-etude-cadeaux-diplomatiques-offerts-japon-pays-europeens-1856-1864-28-novembre 

Référente : estelle.bauer@inalco.fr

Lieu : Maison de la Recherche, Auditorium Dumezil
2 rue de Lille, Paris 7e
Date : 28 novembre 2022, 9h-18h

Dynamiques territoriales dans le Japon contemporain

Il s’agit d’une première séance de travail de l’axe « Dynamiques territoriales » dont le projet a été engagé cette année avec les membres du groupe « Populations japonaises » de l’IFRAE et du CRCAO. À l’occasion de cette première séance, nous proposons de discuter l’utilisation des notions associées au « territoire(s)» ainsi qu’à ses représentations dans le contexte japonais, dans les travaux de chacun.e de nos membres. En ménageant un temps généreux aux discussions et échanges, les présentations qui interrogent cette notion et ses représentations ont pour objectif de nourrir, stimuler et lancer des discussions.

Journée d’études organisée par Naoko Tokumitsu, Alice Berthon et Kenjiro Muramatsu, dans le cadre du projet Populations japonaises (Ifrae/CRCAO).

Intervenants : Alice Berthon, Kenjirô Muramatsu, Nicolas Pinet, Naoko Tokumitsu, Yoshida Aki

Référentes : naoko.tokumitsu@inalco.fr, alice.berthon@univ-grenoble-alpes.fr 

Lieu : salle 575F. Halle aux farines (UPC – université Paris-Cité), 

Date : 18/11/2022, 13h30-17h

Écrire dans la langue d’un Autre non-occidental

Dates : Vendredi 14 octobre 2022 – 09:30 – 16:15
Lieu :  Salle 4.23, Pôle des langues et civilisations orientales, Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris

Organisée par Mayumi Shimosakai (REMELICE, Université d’Orléans) et Aki Yoshida (Ifrae, Inalco).

Entrée libre, dans la limite des places disponibles

Le choix de la langue d’écriture est une question majeure pour les écrivain·e·s en situation de plurilinguisme. Le rapport de force entre les différentes langues les conduit parfois à utiliser une autre langue que leur langue maternelle, voire même les y contraint. Pascale Casanova explique le bilinguisme collectif en terme de domination[1]. Son observation porte en particulier sur le bilinguisme entre langues occidentales dominantes et langues « non dominantes ». De telles situations linguistiques, résultant le plus souvent de la colonisation, ont donné naissance aux littératures africaine, maghrébine, latino-américaine, caribéenne, etc., écrites en français, anglais ou espagnol.
Cependant, la langue de l’Autre dans laquelle un·e auteur·e écrit peut être différente, quand le rapport de domination s’est établi hors du contexte de la colonisation occidentale. Comment ces auteur·e·s sont-elles/ils alors conduits à faire ces choix de langue ? Quelles sont les stratégies d’écriture adoptées ? Notre objectif est de dresser un état des lieux de ces littératures écrites dans la langue de l’Autre hors de la sphère occidentale et d’en examiner les enjeux et les perspectives. 

[1] Pascale CASANOVA, La Langue mondiale, Traduction et domination, Paris, Le Seuil, p. 17.

© Geospatial Information Authority of Japan.

PROGRAMME

9h30-9h45 : Accueil

9h45-10h : Ouverture par BAYARD SAKAI Anne

10h-10h40
PELOUX Gérald « Katakana ou caractères latins ? : Le peuple aïnou face à la colonisation linguistique »

10h40-10h50 : Pause

10h50-11h30
SHIMOSAKAI Mayumi « Cocktail Party d’Ôshio Tatsuhiro : Plurilinguisme et dissonances »

11h30-12h10
MACONI Lara « Débats linguistiques et stratégies de ‘tibétanisation’ dans la littérature tibétaine d’expression chinoise : l’exemple de Yidam Tsering »

12h10-14h : Déjeuner

14h-14h40
AGSOUS Sadia « Langues, littératures, post-colonialisme et construction culturelle : l’expérience de l’espace culturel bilingue arabe-hébreu palestinien en Israël »

14h40-15h20
YOSHIDA Aki « La Littérature d’expression japonaise dans le contexte postcolonial »

15h20-16h
ANDRO UEDA Makiko « Coupures pour être avec : la poésie de KIM Shi-jong »

16h-16h15 : Clôture

Sinologie et sciences humaines et sociales : Causeries méthodologiques

Dates : Samedi 22 octobre 2022 – 10:00 – 18:00
Lieu : Salle 3.03, Pôle des langues et civilisations, Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris

Journée organisée par l’Inter-civilizations Institute (ENCU, Shanghai), l’Ifrae et le CRCAO

La journée sera consacrée à l’étude de l’interaction entre la sinologie et les sciences humaines et sociales (SHS) : comment les sinologues appliquent-ils les différentes méthodes disciplinaires en SHS dans leurs études sur la Chine et comment cette application contribue-t-elle, au retour, au développement des SHS ? 

Inauguration par le professeur Yang Guorong, ECNU, Shanghai.

Tableau de Ma Jianhong

Avec la participation de :
Guillaume Dutournier, EFEO
Fang Xudong, ICI, ECNU, Shanghai
Stéphane Feuillas, université Paris Cité, CRCAO
Jean-Claude Gens, université de Bourgogne
Guo Meihua, Shanghai University of Finance and Economics
Ji Zhe, Inalco, Ifrae
Jiang Dandan, Shanghai Jiaotong University
Lei Yang, Inalco, GSRL
Félix Jun Ma, Montpellier III, ReSO
Christian Soffel, université de Trèves
Victor Vuilleumier, université Paris Cité, CRCAO
Frédéric Wang, Inalco, Ifrae

Langues utilisées : anglais, chinois, français

Contact : frederic.wang@inalco.fr

Écrire dans la langue d’un Autre non-occidental

Journée d’études du groupe Populations japonaises (Ifrae/CRCAO)

Le choix de la langue d’écriture est une question majeure pour les écrivain·e·s en situation de plurilinguisme. Le rapport de force entre les différentes langues les conduit parfois à utiliser une autre langue que leur langue maternelle, voire même les y contraint. Pascale Casanova explique le bilinguisme collectif en terme de domination[1]. Son observation porte en particulier sur le bilinguisme entre langues occidentales dominantes et langues « non dominantes ». De telles situations linguistiques, résultant le plus souvent de la colonisation, ont donné naissance aux littératures africaine, maghrébine, latino-américaine, caribéenne, etc., écrites en français, anglais ou espagnol.

Cependant, la langue de l’Autre dans laquelle un·e auteur·e écrit peut être différente, quand le rapport de domination s’est établi hors du contexte de la colonisation occidentale. Comment ces auteur·e·s sont-elles/ils alors conduits à faire ces choix de langue ? Quelles sont les stratégies d’écriture adoptées ? Notre objectif est de dresser un état des lieux de ces littératures écrites dans la langue de l’Autre hors de la sphère occidentale et d’en examiner les enjeux et les perspectives. 

Date : 14 octobre 2022

Organisatrices : Mayumi Shimosakai (université d’Orléans) et Aki Yoshida (IFRAE, université de Paris)

Financements : IFRAE et université d’Orléans

Participants provisoires :
Sadia Agsous (CRFJ -Centre de recherche français à Jérusalem)
Makiko Andro-Ueda (IFRAE, Inalco)
Ayame Hosoi (université Lyon 3)
Lara Maconi (CEH, CRCAO, Inalco)
Gérald Peloux (CY Cergy Paris Université)
Mayumi Shimosakai (université d’Orléans)
Aki Yoshida (IFRAE, Inalco)


[1] Pascale CASANOVA, La Langue mondiale, Traduction et domination, Paris, Le Seuil, p. 17.

Subjectivité dans la littérature

Le groupe « Subjectivité » d’IFRAE a le plaisir de vous convier le 17 juin à 10h a une matinée d’études, sur zoom, sur la subjectivité dans la littérature.

10 :00 – 10 :50 (exposé et discussion)

Yannick MAUFROID   Approches de la subjectivité narrative et de l’immersion littéraire à travers le récit de rêve dans la littérature japonaise moderne

Cet exposé s’interroge sur la manière dont se manifeste la subjectivité dans le texte littéraire japonais moderne à travers l’examen de récits de rêve insérés dans la diégèse principale d’un roman. Ces récits constituent généralement une rupture dans la narration, et la structure à la fois ultra-subjectiviste et ultra-objectiviste du rêve (pour reprendre les termes de Merleau-Ponty) modifie parfois radicalement l’énonciation et la focalisation du récit. Sera également évoqué la place du lecteur face à ces textes, à travers la notion d’immersion, autrement dit le “décentrement déictique” qu’accomplit le lecteur dans le monde du récit.

11 :00-11 :50 (exposé et discussion)

Taiki IWANAGA    L’œuvre et son double : l‘ironie et la traduction chez Samuel Beckett

L‘ironie et la traduction sont des discours doubles. Devant elles, nous sommes incités à dévoiler ce qui se cache : derrière celle-ci, suppose-t-on, se trouve le « sens » ; derrière celle-là, l’« original ». Ces doubles semblent donc procurer, au niveau sémantique, une solidité au discours en tant que leur représentant. Cependant, dès le moment où la possibilité de ce même retour à la source est remis en cause, l’une et l’autre s’avèrent, plus fondamentalement, d’une structure réflexive où se fissure la totalité globalisante d’une subjectivité. Ainsi conçues, l’ironie et la traduction ne nous renvoient plus à l’identité solide du discours avec son double, mais tout au contraire, à l’altérité absolue dans le discours qui menace incessamment sa perspective totalisante. Dans le cadre de ce séminaire, j’essaierai, à la lumière des études de penseurs tels Søren Kierkegaard, Walter Benjamin et Paul de Man entre autres, de décrire la structure ironique de l’œuvre de Beckett, de montrer la spécificité de son auto-traduction et finalement de proposer une réflexion sur le rôle du traducteur, à l’aide de la traduction japonaise de l’œuvre.

Lien zoom :
https://us02web.zoom.us/j/82945615042?pwd=TnI1TWNkTnBMbXJFVEhFMlJYRFZVdz09
ID: 829 4561 5042
Code : 207154

Contact : Makiko ANDRO-UEDA
makiko.andro-ueda@inalco.fr

 Asean China Norms

Vendredi 20 mai 2022 / 9h-18h

Cette journée commencera par le rendez-vous régional du réseau Asean China Norms: 
IRN Regional Meeting 
organisatrices : Elsa Lafaye de Micheaux, CASE et Chloé Froissart, Ifrae
Auditorium de l’Inalco, 9h-13h


Puis sera suivi d’une demi journée organisée par les doctorants du réseau  
China in Southeast Asia: new strategies, new methods” 
organisateurs : Cher Hui Yun et Aymeric Mariette
Salle 5.09, 14h-18h
cette formation a bénéficié de l’aide de l’École Doctorale

Asean China Norms, IRN Regional Meeting (Europe)/Spring 2022


Résumé :

Le réseau international de recherche “Asean China Norms” organise son premier rendez-vous régional de l’année 2022 à Paris, accueilli par l’IFRAE à l’INALCO. La réunion des chercheurs s’ouvre par un séminaire sur les transformations politiques en Asie du Sud-Est, à partir d’un regard sur les normes politiques (intervenants : Chloé Froissart (Chine); Phuong Nguyen-Pochan (Vietnam), Daniel Peterson (Indonésie)), à l’occasion de la préparation d’un ouvrage collectif à paraître chez Palgrave MacMillan sous la direction d’Astrid Noren-Nilsson, Gabriel Facal et Elsa Lafaye de Micheaux. Une seconde partie sera consacrée à la présentation et discussion des chantiers en cours menés dans le cadre du réseau ou en lien étroit avec celui-ci : l’observatoire des pratiques politiques alternatives en Asie du Sud-Est (Altersea); le projet Emergence de l’Université de Paris, “Aide au développement et investissements directs chinois vus d’Asie du Sud-Est Réception, acteurs et impacts de la projection chinoise, 2000-2020 “, le projet de recherche ” Political economy of China’s Outward Foreign Direct Investment in Southeast Asia: An Assessment ” entre l’Université de Paris et la National University of Singapore”, la publication prochaine de “Justice, ne passe pas ton chemin” (Peter Lang) de Jacques Dupouey, etc.. Enfin, ouverte par une intervention de Yu Zheng sur l’étude des expatriés chinois et de Muriel Périsse sur les normes de travail et évolutions récentes du droit du travail en Chine, la dernière heure sera consacrée à l’organisation de la conférence sur les nouvelles normes et formes du travail en Asie du Sud-Est contemporain, une conférence internationale Asean China Norms prévue en Malaisie en décembre 2023.

Typologie des systèmes évidentiels

Dates : Vendredi 25 février 2022 – 09:00 – 18:00
Lieu : [Hybride] Zoom / Auditorium Dumézil, Maison de la recherche, Inalco, 2 rue de Lille 75007 Paris

Journée d’études n°1 : les langues tibétiques

Coorganisation LACITOIFRAEIUF.

Retrouvez les communications des intervenants

♦ Christian Faggionato, Nathan Hill & Marieke Meelen, The Emergence of Egophoricity: A Diachronic Investigation into the Marking of the Conscious Self

♦ Eric MELAC & Nicolas TOURNADRE, The Categories of Sensory, Egophoric, and Endopathic

♦ Camille SIMON, Differentiated Access to General Truths

♦ Hiroyuki SUZUKI, Schematic Approach to Evidentiality in Lhagang and Choswateng Khams

♦ Nicolas TOURNADRE, EESTAC General Questionnaires to Elicit Evidentials and Epistemics

♦ Zuzana VOKURKOV, Evidentiality and Epistemicity in Dolpo

♦ Juha YLINIEMI, Expressing Inner Sensations, a Comparison of Common Tibetan and Denjongke

♦ Marius ZEMP, Grammaticalized Evidentiality in the Greater Himalayan Region

དབང་པོ་ལྔ་ Les cinq sens (photographie : Nicolas Tournadre

Cette série de journées d’études propose une réflexion sur la typologie des systèmes évidentiels et notamment l’examen de l’interaction, d’une part entre les diverses catégories évidentielles elles-mêmes, et d’autre part entre les catégories évidentielles et les catégories épistémiques. Dans une approche contrastive, chaque journée accueillera des présentations consacrées aux systèmes évidentiels pleinement grammaticalisés que l’on trouve dans des langues parlées dans des zones géographiques variées (Himalaya et plateau tibétain, Amazonie, Caucase, nord de l’Asie, etc.)
Pour cette première journée, un intérêt particulier sera porté au fonctionnement de l’évidentialité dans les langues tibétiques (Chine, Inde, Bhoutan, Népal, Pakistan et marginalement Birmanie) qui comportent des systèmes évidentiels-épistémiques parmi les plus complexes au monde, mais aussi sur d’autres langues tibéto-birmanes comme les langues qianguiques, gyaronguiques, et bodoises orientales (East Bodish), ainsi que sur d’autres phylums (turcique, mongolique, etc.) présents dans la zone tibétosphérique.

Organisation et contacts : Françoise Robin, Nicolas Tournadre et Eric Mélac
francoise.robin@inalco.fr ; tournadre@gmail.com ; eric.melac@univ-montp3.fr


Participer à la réunion Zoom: https://zoom.us/j/98138580551?pwd=OEpPTUJQYWpjY05ta0FpUlVkRnJRdz09  
ID de réunion : 981 3858 0551
Code secret : tUc6Yg

Les aveugles et l’éléphant The Heath readers by grades, D.C. Heath and Company (Boston), p. 69

Description du projet : Typologie des systèmes évidentiels

Le présent projet de recherche propose une réflexion sur la typologie des systèmes évidentiels et notamment l’examen de l’interaction, d’une part entre les diverses catégories évidentielles elles-mêmes, et d’autre part entre les catégories évidentielles et les catégories épistémiques. Dans une approche contrastive, les JE accueilleront des présentations consacrées aux systèmes évidentiels pleinement grammaticalisés que l’on trouve dans des langues parlées dans des zones géographiques variées (Himalaya et plateau tibétain, Amazonie, Caucase, nord de l’Asie, etc.)
Un intérêt particulier sera porté au fonctionnement de l’évidentialité dans les langues tibétiques (Chine, Inde, Bhoutan, Népal, Pakistan et marginalement Birmanie) qui comportent des systèmes évidentiels épistémiques parmi les plus complexes au monde, mais aussi sur d’autres langues tibéto-birmanes comme les langues qianguiques, gyaronguiques, et bodoises orientales (East Bodish), ainsi que sur d’autres phylums (turcique, mongolique, etc.) présents dans la zone tibétosphérique. 

Un certain nombre de conférences2 et de publications3 récentes ont permis de faire des progrès dans la compréhension des systèmes évidentiels. Parmi les nombreuses questions néanmoins toujours en suspens ou peu explorées, il convient de mentionner notamment :
• Les diverses fonctions de l’inférentiel et sa relation au sensoriel dans les langues qui possèdent des marqueurs sensoriels.
• L’origine et les processus de grammaticalisation des systèmes évidentiels
• Les diverses fonctions de l’égophorique.
• La relation entre l’égophorique et l’endopathique qui sont souvent confondus y compris dans les travaux de recherche les plus récents (cf Egophoricity, 2018).
• Le statut du gnomique et des marqueurs de vérité générale dans les systèmes étudiés
• Les stratégies d’anticipation et la prise en compte des connaissances réelles ou supposées de l’interlocuteur dans l’emploi des marqueurs évidentiels.
• Les types de marquage dans les rêves et dans les récits impliquant des états altérés de conscience.
• Les fluctuations dans le marquage évidentiel.
• Les compatibilités des évidentiels avec les divers temps-aspects.
• Les compatibilités des évidentiels avec les marqueurs discursifs de fin d’énoncé.

2. Notamment, International Conference on Evidentiality and Modality 2018, September 19-22, Universidad Complutense de Madrid ; ‘Evidentiality’ in Tibetic languages and beyond –a closer look’, 16-17 February 2019, Tübingen; ‘L’évidentialité et la modalité : Au croisement de la grammaire et du lexique’ Université de Montpellier (10-11 juin 2021, en ligne).
3. Notamment, Aikhenvald (ed.). 2018. The Oxford handbook of evidentiality. Oxford University PressGawne & Nathan W. Hill. (eds). 2017. Evidential systems of Tibetan languages Volume 302 in the series Trends in Linguistics. Studies and Monographs, Floyd, E. Norcliffe, and L. San Roque (eds) 2018. Egophoricity.Amsterdam: John Benjamins Publishing Company. 2018. Tournadre, N., and H. Suzuki. Forthcoming 2021. The Tibetic Languages, an Introduction to the Family of Languages Derived from Old Tibetan. Lacito Publications, Paris. 

Collaboration institutionnelle

Les Journées d’Étude intitulées Typologie des systèmes évidentiels (TSE) sont proposées par Nicolas Tournadre dans le cadre d’un projet soutenu par l’IUF. Elles impliquent la collaboration du Lacito et de l’Inalco et ont été élaborées en concertation avec Françoise Robin (Inalco) et Eric Mélac (Université Paul Valéry – Montpellier 3).
D’autres collègues spécialistes de langues tibétiques ou de langues tibéto-birmanes possédant des systèmes évidentiels complexes sont susceptibles de participer au séminaire. 

Dates et fréquence

Les Journées d’Etude TSE se tiendront au moins une fois par an, sous la forme d’une ou deux journées d’étude.

Lieu

Les journées du TSE se tiendront alternativement au Lacito et à l’Inalco, mais auront également un format hybride (en ligne) qui permettra la participation de collègues et d’étudiants étrangers. La première séance aura lieu le 25 février 2022 à l’auditorium de la maison de la recherche, rue de Lille.

Journées Jeunes Chercheurs en Études Taïwanaises

Dates : Jeudi 17 février 2022 – 13:30 – Vendredi 18 février 2022 – 16:00
Lieu : Auditorium Dumézil, Maison de la recherche, Inalco, 2 rue de Lille 75007 Paris

Temple Jingnan (竟南宮), district de Chungho, Taïwan, 3 janvier 2020

Organisées par l’Association Francophone d’Études Taïwanaises (AFET), en partenariat avec les équipes IFRAE et ERTIM de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco), et avec le soutien du Taiwan Studies Project

Inscription obligatoire via le formulaire sur cette page : http://www.inalco.fr/evenement/journees-jeunes-chercheurs-etudes-taiwanaises
Un pass vaccinal en cours de validité pourra être demandé à l’entrée. 

Programme

Jeudi 17 février
13h30-14h00
Ouverture des journées jeunes chercheurs

par Jérôme Soldani, président de l’Association Francophone d’Études Taïwanaises, Marta Pavone, Inalco, Pierre Magistry, Inalco et Yoann Goudin, Université Paris Cité
Première session
14h00-15h30
14h00-14h45
Fiorella Bourgeois, EHESS
« De la requête citoyenne à son traitement par le réseau interministériel des fonctionnaires de la participation du Yuan Exécutif. La dénonciation d’un problème public et son traitement administratif au sein du dispositif national de requêtes.»

14h45-15h30
Yen Hsun-yeh, EHESS
« L’incarnation de la Chine libre » à Taipei ? Le déplacement des commerçants locaux et réfugiés au Marché Chunghwa (1950-1961) »
Pause café
Deuxième session
15h45-18h00
15h45-16h30
Quentin Couvreur, Sciences Po Paris, École de la Recherche
« Les relations entre Taïwan et les états membres de l’Union Européenne depuis 2019-2020 »

16h30-17h15
Inès Cavalli, Université de Rennes 1 & Institut Catholique de Paris
« De l’importance de Taïwan dans la constitution d’un imaginaire national officiel en République Populaire de Chine »

17h15-18h00
Pan Yi-ling
, Université de Lyon 3
« Taïwan –– une nationalité en fluctuation:
La transition de l’identité dans le cinéma taïwanais depuis 1982 »
19h00
Dîner
 
Vendredi 18 février
Troisième session
09h30-12h00
09h30-10h15
Li Pei-ci, CY Cergy Paris Université
« De Dieu à Déesse, et de Déesse à Dieu masculin : la construction conceptuelle des femmes et des hommes désirables à Taïwan »
Pause café
10h30-11h15
Corentin Ludwig, EHESS
« L’action politique de la jeunesse du Kuomintang : entre militantisme et reconnaissance » »

11h15-12h00
Tsai Yi-ping
, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
« Perspectives françaises sur le blocus du nord de Taïwan pendant la guerre franco-chinoise de 1883-1885 »
12h00-13h30
Repas
Quatrième session
13h30-16h00
13h30-14h15
Tsai Chia-hsun, Université Lyon 2
« Cuisine et commensalité chez les migrants taiwanais à Lyon. Quand l’alimentation éclaire le politique »

14h15-15h00
Nausica Rivière, EHESS
« Couples de même sexe et rituel du mariage à Taïwan. Quelques réflexions préliminaires. »
Pause café
15h15-16h00
Hélène Trébuchet, Université Paris Nanterre
« Le tissage de la ramie et le renouveau des savoirs féminins : réflexions sur un terrain austronésien (comté de Hualien) »
16h00
Conclusion des journées