XXe Congrès du PCC : Xi Jinping, un pouvoir sans limite ?

Conférence co-organisée par Chloé Froissart (IFRAE) et Asialyst, mercredi 16 novembre 18h30, auditorium du PLC, 65 rue des Grands Moulins

         Le XXe congrès du Parti Communiste s’est achevé dimanche 23 octobre avec la reconduction de Xi Jinping à la tête du pays. En s’adjugeant un 3e mandat de secrétaire général du Parti communiste, une première depuis Mao Zedong, le leader chinois défie toutes les règles tacites mises en place dans les années 1980 pour encadrer le pouvoir des dirigeants. Après avoir écarté ses rivaux, en s’appuyant sur une gigantesque campagne anti-corruption, et réduit au silence les factions concurrentes, il semble régner en maître sur le pays. Le résultat du Congrès va dans ce sens : le nouveau comité permanent du Politburo du Parti ne compte plus aucun membre susceptible d’apporter la contradiction au numéro un chinois.

         Cette volonté de contrôle absolu sur un Parti-État peut-elle être qualifiée de totalitarisme ? Quel visage le dirigeant chinois souhaite-t-il donner à la société chinoise de demain ? Existe-il encore une place pour la contestation ?

         Cette conférence permettra d’analyser les conséquences de ce nouveau sacre de Xi Jinping sur un pays confronté à de nombreux défis : une stratégie « zéro Covid » étouffante, une économie vacillante et des tensions qui ne cessent de croître dans le détroit de Taïwan.

Avec :

Chloé Froissart, professeure de science politique à l’Inalco et spécialiste des rapports État-société en Chine et de l’évolution du régime chinois.

Jérôme Doyon, maître de conférences en science politique à l’Université d’Édimbourg, spécialiste du Parti communiste chinois.

Alex Payette, spécialiste de la vie politique chinoise, Pdg du Groupe Cercius, société de conseil en intelligence stratégique et géopolitique.

Jean-Pierre Cabestan, directeur de recherche au CNRS, rattaché à l’Institut de recherche français sur l’Asie de l’Est (IFRAE) de l’Inalco.

Modérateur : Baptiste Fallevoz, journaliste à Asialyst et France 24. Ancien correspondant en Chine.

Décrire le local : monographies, archives, et cartes

Dans le monde chinois, la maîtrise de l’espace est consubstantielle de sa construction politique. Selon la légende, Yu le Grand aurait régulé les eaux avant de fonder la première dynastie chinoise. Au sein d’un tel ordonnancement spatial de la souveraineté, le point stratégique qu’est le centre a pour vocation de contrôler la périphérie. Des émissaires ont ainsi été mandatés depuis l’antiquité par la cour afin de collecter des informations aux quatre coins du pays. À partir des Han de l’Est, les élites locales ont commencé à « recentrer » leurs périphéries en représentant la faune et flore, les us et coutumes, et la configuration géographique de leurs régions.  C’est dans ce contexte que les premiers écrits locaux ont vu le jour. Ils ont proliféré et se sont structuré durant le haut Moyen Âge, pour constituer, sous les Song, un genre à part entière et fondamental de l’historiographie chinoise : les « monographies locales » (difangzhi ???). Toutefois, les descriptions locales ou régionales ont continué à être exprimées sous la forme de récits, de cartes, d’inscriptions ou d’archives. Qu’ils relaient un discours officiel ou proposent une vision personnelle, les documents locaux dessinent un paysage social fort individualisé et détaillé, offrant ainsi un contrepoint bienvenu à l’historiographie officielle. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les archives surgissent et les publications se multiplient : l’histoire régionale et locale suscite un vif intérêt, tangible dans l’émergence de l’École du sud de la Chine (huanan xuepai ????), ou la numérisation accélérée de vastes corpus documentaires. Si la sinologie francophone peut se targuer d’une approche microhistorique ancienne et d’un usage éprouvé des monographies locales, le temps est venu de proposer un état des lieux des connaissances du local, et de réfléchir aux nouvelles approches et méthodes qui s’ouvrent. 

Organisateurs : Pan Junliang (Université Paris Cité, IFRAE) Alexis Lycas (EPHE, CRCAO) Claude Chevaleyre (CNRS, IAO)

Référent : junliang.pan@u-paris.fr

Lieu : Institut d’Asie orientale, Lyon.

Date : 17 mai 2023.

Table-ronde autour du nouveau livre de Tim Rühlig « China’s foreign policy contradictions »

Table ronde organisée par l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est – IFRAE (Inalco – Université Paris Cité – CNRS)

http://www.inalco.fr/evenement/table-ronde-autour-nouveau-livre-tim-ruhlig-china-foreign-policy-contradictions

Référente : Juliette Genevaz (IFRAE / Université Jean Moulin Lyon 3) : juliette.genevaz@inalco.fr

Lieu : Inalco, Maison de la recherche (2, rue de Lille – 75007 Paris) – Auditorium Dumézil

Dates : Mercredi 30 novembre 2022 – 17:30 – 19:00

Quels outils pour penser le risque de guerre dans le détroit de Taïwan?

Dates : Jeudi 20 octobre 2022 – 14:30 – 17:00
Lieu : Inalco, Maison de la recherche (2, rue de Lille – 75007 Paris) – Auditorium Dumézil

Entrée sur inscription via le lien : https://bit.ly/3SHKaJh

Dans le cadre de leur série « La Chine et la guerre : concepts et pratiques », l’IRSEM et l’Inalco organisent une table ronde autour des outils et méthodes pour penser le risque de guerre dans le détroit de Taïwan. Cette rencontre doit permettre d’établir un dialogue entre les disciplines ainsi qu’entre recherche et pratique pour interroger ce risque. Les nouvelles configurations de conflictualité sous le seuil nécessitent de faire autrement, ce qui implique en premier lieu de réfléchir autrement. Cette table ronde se propose donc d’initier la réflexion en réunissant des experts issus de divers milieux et d’aborder des approches théoriques et outils concrets aussi divers que la géopolitique, la philosophie, l’histoire, la fiction, l’analyse des représentations, les théorisations de la guerre hybride, l’OSINT, la pratique diplomatique, l’anticipation…

Intervenants :

  • Antoine BONDAZ, Chargé de recherche, Directeur des FRS-KF Programme Corée sur la sécurité et la diplomatie et Programme Taïwan sur la sécurité et la diplomatie, FRS
  • Paul CHARON, Directeur du domaine « Renseignement, Anticipation et Menaces hybrides », IRSEM
  • Sébastien COLIN, Maître de conférences en géographie, IFRAE, Inalco
  • Chloé FROISSART, Professeur en science politique et en sociologie politique, IFRAE, Inalco
  • Romain GRAZIANI, Professeur en études chinoises, IAO, ENS de Lyon
  • Édouard JOLLY, Chercheur en théorie des conflits armés et philosophie de la guerre, IRSEM

Pour toute information, contacter :
Mylène HARDY, MCF en sciences de l’information et de la communication, PLIDAM, Inalco
mylene.hardy@inalco.fr

L’âge pionnier de la sinologie : auteurs classiques et questions disciplinaires

Public visé : doctorants en études chinoises ou intéressés par l’histoire et les idées de la sinologie française et occidentale

Ce séminaire transversal de six séances a pour objectif de revenir sur certaines figures et moments pionniers de la sinologie française et occidentale en tant qu’ils ont accompagné l’émergence des sciences sociales comme disciplines à part entière. Plusieurs auteurs seront abordés à travers leurs objets et leurs méthodes, à la lumière des questionnements et des enjeux disciplinaires d’aujourd’hui. A l’heure où le clivage s’approfondit entre « universalisation » et « indigénisation » des sciences sociales, il semble plus que jamais nécessaire d’entendre les enseignements de cette période fondatrice. Le séminaire sera l’occasion de valoriser les avancées de la sinologie classique en les replaçant dans leur contexte d’interlocution savante, qu’il soit concurrentiel avec l’émergence de modèles nationaux plus ou moins rivaux, ou simili-colonial avec la question du rapport aux savants locaux. Chaque intervention sera suivie d’une discussion approfondie conduite par l’organisateur Zhe Ji (Inalco) et son collaborateur Guillaume Dutournier (EFEO).

L’immortel « la Baleine brodée » : La poétique de Wu Wenying 吳文英 (fl. milieu du 13ème siècle)

Dates : Mercredi 21 septembre 2022 – 18:00
Lieu : Inalco, PLC, 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris, Auditorium

Conférence organisée par l’Ifrae, avec le soutien de l’Ecole doctorale et de la Dirved de l’Inalco

Professeur émérite à l’Université Harvard (Chaire James Bryant Conant), Stephen Owen est le plus éminent spécialiste contemporain de la poésie chinoise classique et a reçu à ce titre le Tang Prize en 2018.

Parmi ses travaux et traductions de référence sur la littérature et la théorie littéraire chinoises des IIIe-XIIe s. figurent The Poetry of the Early T’ang (1977), The Great Age of Chinese Poetry : The High T’ang (1981), Traditional Chinese Poetry and Poetics: Omen of the World (1985), Readings in Chinese Literary Thought (1992), The End of the Chinese ‘Middle Ages’: Essays in Mid-Tang Literary Culture (1996), The Late Tang: Chinese Poetry of the Mid-Ninth Century (827-860) (2006), The Making of Early Chinese Classical Poetry (2006), The Poetry of Du Fu (2015), The Poetry of Ruan Ji​ (2017), et son dernier ouvrage All Mine: Happiness, Ownership, and Naming in Eleventh-Century China (2022).

Retrouvez sa bibliographie en suivant ce lien  : Stephen Owen

Entrée libre, dans la limite des places disponibles

 

À propos du sujet humain

Catherine Capdeville, 2022. “A propos du sujet humain. Note de lecture de trois ouvrages de Jean-François Billeter”, in Esprit, n°483, 5p.

Le propre du sujet, Allia, 2021, 64 p.
Héraclite, le sujet
, Allia, 2021, 64 p.
Court traité du langage et des choses, tiré du Tchouang-tseu
, Allia, 2022, 80 p.
Jean-François Billeter

Les trois derniers ouvrages de Jean-François Billeter (Le propre du sujetHéraclite, le sujet et Court traité du langage et des choses) poursuivent son exploration du sujet humain. D’une conception inspirée par le philosophe chinois Tchouang-tseu à la pensée d’Héraclite, l’auteur dévoile avec originalité la place de l’individu au sein du monde qui l’entoure […] (source : Esprit)

La Chine et la guerre. Une discussion à partir du récent livre de Jean-Pierre Cabestan ‘Demain la Chine : guerre ou paix ?’

Dates : Mercredi 25 mai 2022 – 15:00 – 16:30
Lieu : Inalco, Maison de la recherche, 2 rue de Lille 75007, auditorium Dumézil

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Alors que la guerre en Ukraine fait rage, la question d’un engagement éventuel de la Chine dans un conflit armé devient de plus en plus pressante. La mer de Chine du Sud, les Senkaku (Diaoyu) et surtout Taiwan sont les théâtres potentiels de guerre les plus souvent évoqués. Xi Jinping s’apprête-t-il pour autant à envahir Taiwan ? S’il est trop tôt pour savoir quelles leçons le gouvernement chinois va tirer de l’invasion russe de l’Ukraine, il semble pour l’heure continuer de privilégier tant dans le détroit de Taiwan qu’ailleurs une stratégie dite des “zones grises”, qui sans outrepasser le seuil de la guerre accroît la pression psychologique sur ses adversaires, y compris les Etats-Unis. 

Coorganisée par l’Ifrae & Asia Centre

En présence de l’auteur, Jean-Pierre Cabestan, CNRS, Ifrae
Avec la participation de Chloé Froissart, PU, Inalco, Ifrae et Jean-François Di Meglio, président d’Asia Centre

Rencontre du lundi : Évolution du paysage religieux en Chine et en Asie : nouveaux acteurs, nouvelles religions

Dates : Lundi 16 mai 2022 – 18:00 – 19:15

Lieu : Inalco, Maison de la recherche, 2 rue de Lille 75007, Auditorium Dumézil & Zoom

Pour assister à la conférence sur zoom : formulaire d’inscritpion

Le monde sinisé est aujourd’hui producteur de nombreux nouveaux groupes religieux. Certains sont en situation de vive tension avec les environnements sociaux et politiques dans lesquels ils se développent. D’autres parviennent à surmonter tensions et barrières culturelles pour se transformer en de larges mouvements transnationaux actifs bien au-delà de l’univers culturel chinois et des diasporas sinophones. Dans le cadre des Rencontres du lundi, deux chercheurs de l’IFRAE évoqueront ces évolutions du paysage religieux à partir de leurs travaux de terrain.

Sébastien BILLIOUD est professeur à l’université Paris cité et membre de l’Ifrae
Travaux récents :
Reclaiming the Wilderness, Contemporary Dynamics of the Yiguandao, Oxford University Press, 2020, 296 p.
從台灣到世界:二十一世紀一貫道的全球化 (De Taïwan vers le monde : la globalisation du Yiguandao au 21ème siècle), édité en collaboration avec Yang Hung-jen, Presses de l’Université Chengchi (政大出版社), 2022, 356 p.

Junliang PAN est maître de conférences à l’université Paris cité et membre de l’Ifrae
Travaux récents :
« Invisibilité des pratiques religieuses des migrants chinois en France », in Migrations Société, 2021/1 (N° 183), pp. 111-126.
« 道教與民間宗教信仰的多面相關係——以蒼南馬站一次宗教醫療儀式為例(Relation multifacette entre Daoïsme et religion populaire) », in Philip Clart, Vincent Goossaert et Hsieh Shu-wei (éd.), 道教與地方宗教──典範的重思國際研討會論文集Daoism and Local Cults: Rethinking the Paradigms, Taïpei 台北 : Center for Chinese Studies 漢學研究中心, 2020, pp. 195-215. 
« Actors, Spaces, and Norms in Chinese Transnational Religious Networks: A Case Study of Wenzhou Migrants in France », in Paul Katz et Stefania Travagnin (éd.), Concepts and Methods for the Study of Chinese Religions III : Key Concepts in Practice, Berlin : De Gruyter, 2019, pp. 209-231.

Rencontre animée par Guibourg DELAMOTTE, maître de conférences HDR, politologue, département d’études japonaises, chercheuse, Ifrae*Travaux récents 
Travaux récents :
Coed. with J. Brown et R. Dujarric, The Abe Legacy. How Japan has been shaped by Abe Shinzo, Lexington, 2021.
Coed. with C. Tellenne, Geopolitique et geoeconomie du monde contemporain. Puissance et conflits, La Decouverte, 2021.
Soeya Yoshihide, Diplomatie japonaise, la voie etroite – Transl. from Japanese by F. Ackerer, Hemispheres/Maisonneuve et Larose, 2021 (proofreading and introduction G. Delamotte).
Oyama Reiko, La Diete japonaise. Pour un parlement qui debatte – Transl. from Japanese by A. Grivaud, Presses de lInalco (proofreading and foreword G. Delamotte), 2021.

Les rencontres du lundi sont coorganisée avec Asialyst

Mapping China under Japanese Occupation: Spatial Configurations of State Power during Wartime, 1937–45

Baillargeon, D., & Taylor, J.E. (Eds.). (2022). Spatial Histories of Occupation: Colonialism, Conquest and Foreign Control in Asia. London: BloomSerfass, D. (2022). Mapping China under Japanese Occupation: Spatial Configurations of State Power during Wartime, 1937–45. In D. Baillargeon & J.E. Taylor (Eds.). Spatial Histories of Occupation: Colonialism, Conquest and Foreign Control in Asia (pp. 119–142). London: Bloomsbury Academic. Retrieved March 11, 2022, from http://dx.doi.org/10.5040/9781350257023.ch-005

L’article en ligne / Bloomsbury collections

“The Second Sino-Japanese War (1937–45) had a tremendous impact on the spatial configuration of state power in China, whether by forcing the transfer by China’s Nationalist government of its capital from Nanjing to Chongqing or in the creation by Japan of a new state apparatus in occupied areas of China. In the meantime, China’s landscape underwent profound changes, from the massive Yellow River flood of 1938 to the transformation of the border regions as a result of the moving of the government administration westwards, followed by the movement of millions of refugees. In the same way, the size and configuration of China’s territory had a significant influence on how the Japanese ‘occupation state’ took shape, and this process affected, in turn, the way in which China’s political landscape was perceived. The occupation forces were gradually organized according to different areas, with each of them sponsoring local pro-Japanese governments. This political configuration of the occupation state was then justified by China’s spatial configuration through a rhetoric that rationalized China’s political disunity as a consequence of its geography.[2]

In keeping with the themes of this volume, this chapter seeks to explore how the Japanese occupation of China resulted in not just actual changes to the landscape of China itself, but also to new ways of administering, imagining and mapping occupied China. Drawing on both Japanese and Chinese archival sources from the occupation period, as well as the literature on ‘mapping’ in wartime Asia, I will show how the Japanese occupation did not lead to a monolithic view of what a wartime and postwar China would look like spatially, but to competing ‘maps’ of 120China that reflected different visions. The chapter makes the case that our understanding of the occupation state can benefit if we take into account the spatiality of state power and the ways in which conflicting political strategies translated into different topographies of the state apparatus. After a preliminary discussion of the occupation state, this chapter focuses on three stages in the remapping of China under Japanese occupation. The first part presents a late 1938 Japanese memorandum promoting the ‘Confederate States of China’, which includes an allegorical sketch of China as a potato plant. The second section addresses the spatial aspect of ‘huandu’ (‘return to/of the capital’) – this being one of the main slogans of the collaborationist regime led by Wang Jingwei. It shows that the location of the capital was not only an issue regarding the fierce competition between Beijing and Nanjing, but also between major cities in each province to become the seat of respective provincial governments under occupation. The third part examines the circumstances in which the collaborationist reorganized national government (RNG) decided to create a brand new province in China – Huaihai Province – as part of a larger plan aimed at redrawing China’s administrative map in order to reduce the size of China’s provinces […] (source : Bloomsbury collections)

David Serfass est maître de conférences à l’Inalco, département des études chinoises