L’espace social du religieux, du politique et de l’environnement

Dates : 16 et 17 décembre 2021
Lieux : Université d’Aix-Marseille (Campus Schuman ALLSH), salle T1-2.08 (16 décembre), salle de colloque 1 (17 décembre), bâtiment multimédia

Université d’Aix-Marseille – UFR ALLSH
Institut de Recherches Asiatiques (IrAsia, UMR 7306)
Axe n° 5 : « Transmission des savoirs et des savoir-faire.
Orientation des valeurs sociales »

En partenariat avec le Gis Asie, le CCJ et l’IFRAE

Crédit illustration : Edouard L’Hérisson

À propos de l’événement

Des concepts comme ceux de sociocosmie ou d’espace social font curieusement peu école alors qu’ils sont au cœur même des questions du rapport « environnement-société ». Partant de ce constat, nous proposons ici de réfléchir à ce que leur apport conceptuel nous renseigne des relations et des pratiques socio-environnementales en perspective avec la situation actuelle, en abordant des aspects importants du social comme les logiques de territoire, d’espace et de milieu, les temporalités ou les modes relationnels comparés. La question qui se pose est celle de savoir ce que les populations concernées valorisent le plus dans leurs conceptions et leur organisation sociale à partir du moment où la « nature » n’est pas pour eux un objet extérieur, mais un environnement social, cosmologique, idéologique et politique, partie prenante de l’espace-temps social. Ce faisant, il s’agit donc de prendre aussi en considération les dimensions cosmo-politiques du social, à savoir : où est passée la dimension politique des sociétés « proches de la nature » et que nous révèlent les réponses à cette question. La journée d’étude invite ainsi à réfléchir aux limites de l’analyse sociologique, au niveau des catégories que nous utilisons, mais aussi – et finalement surtout – au niveau de l’évolution des catégories vernaculaires.

Fenêtres sur le Japon

Dates : 
Vendredi 3 décembre 2021 – 10h-21h
Samedi 4 décembre 2021 – 10h30-19h

Lieu : 
Vendredi 3 décembre : Auditorium, Inalco, 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris /
Samedi 4 décembre : Amphi 11E, Université de Paris, 15 Esplanade Pierre Vidal-Naquet 75013

Le festival de films documentaires Fenêtres sur le Japon est né d’un constat : il existe entre sciences sociales – en particulier celles qui utilisent la méthode ethnographique – et films documentaires une série de liens et de croisements. Les deux proposent un regard sur le monde social à partir d’un « travail de terrain », c’est-à-dire d’une présence plus ou moins longue auprès des personnes ou sur les lieux dépeints dans les textes ou les films. Certains chercheurs et chercheuses en sciences sociales – Jean Rouch, Éliane de Latour… – prennent parfois la caméra pour pouvoir rendre compte de leurs observations dans un autre medium. Des réalisateurs, comme Mori Tatsuya, prolongent aussi leurs documentaires par des livres. Ce festival se veut une contribution au dialogue persistant entre ces deux mondes à partir d’un point d’ancrage : le Japon.

http://festival.fenetres-japon.fr/

Programme de l’édition 2021

Vendredi 3 décembre 2021 – auditorium de l’INALCO (65 rue des Grands Moulins, Paris 13e)
10 h – 13 h
An Ant Strikes Back [アリ地獄天国] de TSUCHIYA Tokachi (vost anglais, 98 min.)

15 h – 18 h 00
Ainu Neno an Ainu [アイヌ・ネノアン・アイヌ] de Laura LIVERANI et Neo SORA (vost anglais, 72 min.).
La projection sera suivie d’une rencontre avec la co-réalisatrice du film, Laura LIVERANI

18 h 30 – 21 h 00
Ushiku [牛久], de Thomas ASH (vost anglais, 87 min.)

→ Samedi 4 décembre 2021 – amphithéâtre 11E, Université de Paris (15, esplanade Pierre Vidal-Naquet, Paris 13e)

10 h 30 – 13 h
Listening to the air [空に聞く] de KOMORI Haruka (vost anglais, 73 min.)

15 h – 17 h 30
Le Front armé anti-japonais de l’Asie de l’Est [東アジア反日武装戦線] de KIM Mi-re (vost français, 74 min.)

17 h – 18 h : Délibérations du jury

18 h – 19 h : Remise des prix et clôture du festival

L’entrée est libre, gratuite et sans inscription, dans la limite des places disponibles. Toutes les projections seront suivies de discussions.

→ Synopsis et bandes-annonces des films sélectionnés
→ Informations pratiques (accès aux deux lieux du festival…)
→ Affiche de l’édition 2021

Organisation
Dimitri Ianni & Nicolas Pinet

Comité de sélection
Claire Brisset, Jean-Michel Butel, Mathieu Capel, Beat Frey, Dimitri Ianni, Ricardo Matos Cabo, Anne-Lise Mithout, Sayaka Mizuno, Mary Picone

Partenaires institutionnels
Équipe Populations japonaises (IFRAE & CRCAO)
Centre de recherches sur le Japon (EHESS)
Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)
Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale (CRCAO)
Département d’études est-asiatiques de la Faculté des lettres de l’Université de Genève
Association interdisciplinaire des ethnographies japonaises

Introduction à l’esthétique

→ Le livre chez l’éditeur

Première traduction en français d’une œuvre du philosophe japonais, ce livre, pensé à partir de la photographie et du cinéma, propose une esthétique de la résistance et du rebond indissociable du corps et des luttes qu’il implique.

L’œuvre de Nakai Masakazu (中井正一1900-1952) offre un nouveau regard japonais sur l’art, la technique et le monde contemporain. Loin de tout particularisme culturel et cependant profondément originale par rapport aux conceptions occidentales du beau, Introduction à l’esthétique permet de découvrir un univers sans double-fond, tout en surfaces et reflets, où se rejoignent intimement matérialisme et phénoménologie. Pensé à partir de la photographie et du cinéma, en dialogue avec Cassirer, Heidegger, Marx et les auteurs de l’École de Francfort, ce livre propose une esthétique de la résistance et du rebond indissociable du corps et des luttes qu’il implique.
Traduit du japonais, annoté et présenté par Michael Lucken, historien et professeur à l’Inalco, avec une préface de Carole Maigné, philosophe et professeure à l’Université de Lausanne. (source : Les presses du réel)

Michael Lucken, professeur à l’Inalco, est un historien et japonologue français. Auteur de la seule monographie en français sur Nakai (Nakai Mazakazu – Naissance de la théorie critique au Japon, Les presses du réel, 2016), il a publié de nombreux travaux sur l’histoire culturelle et artistique du Japon au XXe siècle. Partisan d’une approche esthétique de l’histoire, il s’intéresse à la circulation des formes, aux effets de ressemblances, aux changements de perspective, cherchant ainsi à éprouver les possibilités d’une communauté du sens.

Masakazu Nakai (Nakai Masakazu ou Nakai Shōichi, 1900-1952) est un philosophejaponais, l’un des pionniers de la critique des médias, du cinéma et du sport au Japon. Du fait de ses références et de sa sensibilité – il a connu la crise du bouddhisme, la montée du fascisme, la prison, le bombardement de Hiroshima et l’occupation américaine –, il a souvent été rapproché de Walter Benjamin. Son œuvre a profondément marqué les mouvements de contre-culture des années 1960.

Demain la Chine : guerre ou paix ?

→ Le livre chez l’éditeur

Développement économique vertigineux, montée en puissance impressionnante, modernisation militaire sans précédent, passions nationalistes souvent incandescentes, confrontation de plus en plus intense avec les États-Unis, tous ces ingrédients connus semblent conduire immanquablement la Chine à la guerre.
Les causes immédiates d’un conflit armé ne manquent pas : les prétentions de Pékin en mer de Chine du Sud, le conflit territorial sinojaponais autour des Senkaku (Diaoyu) et surtout la volonté farouche de Xi Jinping de réunifier Taiwan à la République populaire constituent les principaux barils de poudre qui peuvent à tout moment exploser. De fait, les prédictions d’un affrontement militaire dans le détroit de Formose d’où la Chine sortirait vainqueur se multiplient.
Pour l’heure, ce que l’on observe avant tout est une utilisation de plus en plus fréquente par le gouvernement chinois de ce qu’on appelle les « zones grises » entre la paix et la guerre. Cette stratégie s’est étendue, en 2020, à la longue frontière sino-indienne. Ce nouveau modus operandi permet aussi à l’Armée populaire de libération (APL) et aux autres agences de sécurité chinoises d’améliorer leur capacité de projection de forces et leur préparation au combat. Mais les enjeux d’une guerre ouverte, et pas uniquement avec les États-Unis, restent énormes, incitant l’APL à d’abord envisager des « opérations extérieures » plus limitées et moins dangereuses.
Pour ces raisons, bien que nul ne puisse contrôler les passions humaines, et sans pour autant exclure l’irruption de crises militaires, la Chine et les États-Unis s’orientent plus vers une guerre froide d’un nouveau type que vers une guerre chaude qui pourrait rapidement se nucléariser. (source : Gallimard)

Jean-Pierre Cabestan est directeur de recherche au CNRS, membre de l’UMR IFRAE, et professeur à l’Université baptiste de Hong-Kong.

Fiction et histoire : quand le Dit des Heike rencontre le Roman du Genji

Demi-journée d’études internationale en ligne

organisée par le Groupe de recherche sur le Roman du Genji

CRCAO (UP/EPHE/CNRS/Collège de France) et IFRAE (INALCO/UP)

フィクションと歴史  平家物語が源氏物語と出会うと

Le samedi 18 décembre 2021 de 9h 30 à 12h30 (heure française)

2021年12月18日17h30-20h30 (日本時間)

L’inscription est obligatoire:  https://u-paris.zoom.us/meeting/register/tZwsdequrDotHtGTRoGajlbxhVJi1noFs2wG
Programme en version PDF: https://drive.google.com/file/d/1MIt5ds0bk4Z5ASFkizapal0bqveWzZA5/view?usp=sharing

Programme

9h30 – Mot d’accueil : Daniel Struve, Université de Paris, CRCAO
開会挨拶、ダニエル・ストリューヴ 

9h40 – Conférence : Araki Hiroshi, Centre International de Recherche pour les Études Japonaises
Le Dit des Heike et l’héritage littéraire du Roman du Genji : vision en rêve du palais du Roi-Dragon à Akashi (en japonais, résumé en français, 日本語、フランス語レジュメ)
荒木浩 (国際日本文化研究センター): 平家物語における源氏物語という文学遺産―明石における龍宮の夢をめ ぐって

10h20 – Discussion en japonais / 討論 (日本語)
Discutant : Edoardo Gerlini, Université Ca’Foscari de Venise
ディスカッサント: エドアルド・ジェルリーニ(カフォスカリ・ヴェネツィア大学)

10h50 – pause / 休憩

11h20 – À propos de « Fiction et histoire » (en japonais et en français – 日本語とフランス語)
Débat animé par Anne Bayard-Sakai, Inalco, IFRAE
「フィクションと歴史」について考える、司会 : アンヌ・バヤール坂井

12h30 – Fin de la séance / 終了 


Contact : 
daniel.struve@u-paris.fr

La société japonaise face à la Covid-19

Journées d’études organisées par le groupe de recherche Populations japonaises

Date, horaires et lieu :
Jeudi 18 novembre de 9h à 18h & vendredi 19 novembre de 9h-12h30
En présentiel à l’Université de Paris, bâtiment des Grands Moulins, salle 481 C (4e étage), avec retransmission sur Zoom


Organisation : Julien Martine (UdP), Anne-Lise Mithout (UdP), Sarah Terrail Lormel, Naoko Tokumitsu


Intervenants : Eric Seizelet, Julien Martine, SATO Noriko, Bernard Thomann, Jacques Jaussaud, Patricia Pignier-Hondareyte, Christian Galan, Arnaud Grivaud, Isabelle Konuma, Ken DAIMARU, César Castellvi, UEDA Michiko, Anne-Lise Mithout

Inscription en présentiel : naoko.partiot@inalco.fr

Pour participer via Zoom : https://bit.ly/2ZruELl
ou scanner le QR code :

Contingence et communauté, Kuki Shûzô, philosophe japonais

→ Le livre chez l’éditeur

Entre bergsonisme et phénoménologie, bushidô et mythe de Sisyphe, poétique de la rime et éternel retour du même, nationalisme culturel et esthétique de l’époque d’Edo, l’œuvre protéiforme de Kuki Shûzô (1888-1941) a émergé d’une tension féconde entre les mondes intellectuels japonais, français et allemand. Elle ne saurait être élucidée selon les idées convenues de pensée « proprement japonaise », de synthèse entre « Orient » et « Occident », ou même de métissage culturel. Cette œuvre qui nous incite à repenser les notions d’identité, de communauté, d’universalité, et en premier lieu le « nous » lui-même, est bel et bien une philosophie originale et universelle, son nœud secret étant le commun, dont la modalité d’être est la contingence et où la phénoménalité originaire est la rencontre fortuite, principe inconditionné de tout apparaître. (source : Vrin)

Simon Ebersolt est chercheur postdoctoral à l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (Inalco/Université Paris Cité/CNRS), où il est co-responsable du Groupe d’étude de philosophie japonaise.

Le nom formel japonais mono. Approche sémantique syntaxique et énonciative

→ Le livre chez l’éditeur

Le présent ouvrage porte sur l’un des mots les plus fréquents de la langue japonaise contemporaine : le nom mono, traduit généralement par “chose” ou “objet”. Ce nom a la particularité de ne pas avoir de référent en propre et de pouvoir désigner aussi bien un objet concret qu’un concept abstrait, voire un ensemble d’individus partageant quelques traits assez larges. Véritable “nom caméléon”, mono est également employé à des fins grammaticales ou énonciatives. Il est alors qualifié de nom formel. Derrière une apparente banalité, mono est ainsi une unité linguistique protéiforme difficile à enfermer dans une catégorie donnée. Support d’une perception du monde sensible proprement japonaise, mono avait autrefois le sens très large de “ce que l’on ne peut changer” et pouvait alors désigner des choses aussi diverses que le destin, le rythme des saisons ou les règles du monde. La langue japonaise distingue en effet deux classes de choses : celles relevant des koto (référents événementiels) et celles des mono (référents stables).
À travers des observations en discours, cet ouvrage précise les contours de ces emplois référentiels et fonctionnels. Il explore également la contribution sémantique de mono à la réalisation de tournures expressives plus ou moins figées en les reliant à ce trait fondamental de stabilité.
Cet ouvrage s’adresse à toute personne qui souhaiterait disposer d’éléments théoriques pour mieux comprendre le fonctionnement des noms formels et, en particulier, les emplois de mono, et aussi aux linguistes curieux de la langue japonaise et intéressés par les questions de prédication nominale ou d’expression de la modalité. (source : Presses Universitaires de Bordeaux)

Jean Bazantay est maître de conférences à l’Inalco, département des études japonaises.

L’expansion du shintō : entre religiosité exilée, convictions religieuses et idéologie impériale

→ L’article en ligne

Mots clés : shintō, empire japonais, sanctuaire d’outre-mer, colonialisme, Mandchourie

La perception du shintō moderne est au cœur d’une tension contradictoire. D’un côté, il est placé dans la continuité d’une tradition centrée sur le culte des kami, les divinités et esprits autochtones définis comme tels après l’introduction du bouddhisme au VIe siècle, souvent associés à un lieu particulier et consacrés dans des sanctuaires. De l’autre, il est disqualifié en tant que système instrumentalisé par les autorités sous la forme du shintō d’État (kokka shintō 国家神道). Ces deux dimensions s’entrechoquent au sein des sanctuaires accueillant concomitamment les cérémonies officielles et les cultes du quotidien. Cet aspect est d’autant plus visible dans le cas de l’implantation du shintō dans les colonies où celui-ci est, d’une part, associé à la propagation de l’idéologie impériale auprès des populations locales, d’autre part, décrit comme l’un des ciments identitaires des communautés japonaises. Là encore, les sanctuaires sont le lieu où apparaît clairement cette double nature. Cet article se propose de mettre en lumière la teneur du shintō moderne par le prisme des sanctuaires construits dans la sphère impériale. (source : Gis Asie)

Edouard L’Hérisson est docteur en études japonaises (Inalco) et post-doctorant à l’IFRAE . Ses recherches portent sur la propagation du shintō au sein de l’empire japonais et sur l’expansion des nouveaux mouvements religieux japonais à l’étranger.

A & A2

Projections des deux films documentaires A et A2, de Mori Tatsuya 森達也

Vendredi 24 septembre 2021, de 17h à 21h – VOST (anglais)
Projection suivie de brèves interventions de Jean-Pierre Berthon (retraité du CNRS), et César Castellvi (CRCAO, Université de Paris), puis d’un échange avec le public

Vendredi 1er octobre 2021, 17h-21h – VOST (anglais)
Projection de brèves interventions de Mary Picone (CRJ-CCJ, EHESS) et Nicolas Pinet (CRJ-CCJ, EHESS, puis d’un échange avec le public.

Les deux projections auront lieux dans l’auditorium de l’Inalco, situé au 65 rue des Grands Moulions, Paris 13e.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles

“En 1996, le documentariste japonais MORI Tatsuya a été autorisé à filmer les activités quotidiennes des membres de la nouvelle religion Aum Shinrikyo, peu après les attentats au gaz sarin commis par ce groupe, le 20 mars 1995, dans le métro de Tokyo, causant au moins 26 morts et 5700 blessés. Il en a tiré deux documentaires, intitulés A (1997) et A2 (2001). Si ces films dépeignent la vie quotidienne du groupe religieux, renommé Aleph en 1999, ils dressent un portrait sans concession des groupes et personnes amenées à interagir avec lui, médias, police, voisins, et plus largement, la société japonaise au tournant du siècle. “

Projections organisée par Nicolas Pinet, en lien avec le groupe de recherche Populations japonaises

Contact : projections@fenetres-japon.fr