L’immortel « la Baleine brodée » : La poétique de Wu Wenying 吳文英 (fl. milieu du 13ème siècle)

Dates : Mercredi 21 septembre 2022 – 18:00
Lieu : Inalco, PLC, 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris, Auditorium

Conférence organisée par l’Ifrae, avec le soutien de l’Ecole doctorale et de la Dirved de l’Inalco

Professeur émérite à l’Université Harvard (Chaire James Bryant Conant), Stephen Owen est le plus éminent spécialiste contemporain de la poésie chinoise classique et a reçu à ce titre le Tang Prize en 2018.

Parmi ses travaux et traductions de référence sur la littérature et la théorie littéraire chinoises des IIIe-XIIe s. figurent The Poetry of the Early T’ang (1977), The Great Age of Chinese Poetry : The High T’ang (1981), Traditional Chinese Poetry and Poetics: Omen of the World (1985), Readings in Chinese Literary Thought (1992), The End of the Chinese ‘Middle Ages’: Essays in Mid-Tang Literary Culture (1996), The Late Tang: Chinese Poetry of the Mid-Ninth Century (827-860) (2006), The Making of Early Chinese Classical Poetry (2006), The Poetry of Du Fu (2015), The Poetry of Ruan Ji​ (2017), et son dernier ouvrage All Mine: Happiness, Ownership, and Naming in Eleventh-Century China (2022).

Retrouvez sa bibliographie en suivant ce lien  : Stephen Owen

Entrée libre, dans la limite des places disponibles

 

Peut-on rendre compte langagièrement de la vérité ? Introduction à la philosophie du Zen et de l’ésotérisme du moyen âge

真理は語り得るか。中世禅密序説

Dates : Samedi 25 juin 2022 – 09:00 – 11:00
Lieu : En ligne

Conférence du groupe d’étude de philosophie japonaise. 

M. Fumihiko SUEKI (末木文美士), professeur émérite à l’Université de Tôkyô et au Centre international de recherche sur les études japonaises Nichibunken

La communication sera en japonais suivie de présentation résumé en français par M. Frédéric GIRARD (professeur émérite à l’EFEO)

Pour le lien Zoom, prière de contacter : takako.saito@inalco.fr à partir du 22 juin 2022

contact courriel :
takako.saito@inalco.fr
akinobukuroda@gmail.com
arthur.mitteau@univ-amu.fr,
simon.ebersolt@gmail.com

Résumé
 La collection d’ouvrages sur le Zen médiéval, en 12 volumes (y compris une annexe) intitulée « Chûsei zenseki sôkan », a été publiée entre 2013 et 2019, par la maison d’édition Rinsen de Kyōto. Elle recueille des reproductions photographiques ainsi que des réimpressions de manuscrits concernant la littérature médiévale du Zen, dûment présentées et introduites.
 Elle rassemble notamment les manuscrits de l’archivium Ôsu de Hôshôin du temple Shinpukuji de l’école de la Vraie Parole (branche Chizan ) de Nagoya ainsi que des manuscrits conservés à l’archivium de la bibliothèque Kanazawa bunko du temple Kintakusan Shômyôji de l’école disciplinaire de la Vraie Parole.
 Il est à remarquer que l’on a découvert, dans le temple Shinpukuji, des textes inconnus jusqu’à nos jours de la main de Eisai (1141-1215) et de En.ni (1202-1280). Ils nous ont apporté une nouvelle vision qui met à mal les idées les plus répandues que l’on a sur le Zen médiéval, parce qu’ils sont profondément associés avec l’enseignement de l’école de la Vraie Parole. Les textes de Eisai sont ceux qui ont été consignés avant son deuxième voyage en Chine sous les Song et qui traitent exclusivement de l’enseignement de l’école de la Vraie Parole. Concernant les textes de En.ni (qui fonda le temple Tôfuku) et de son disciple Chikotsu Daie (1229-1312), de l’école Zen Rinzai ésotérisée, la collection comprend de nombreux texte de ce dernier, parce que le bouddhisme ésotérique du courant de Chikotsu Daie fut étudié dans le temple Shinpuku. En outre, des textes jusqu’alors inconnus de En.ni
ont été également découverts. Comme ils traitent du Zen dans un contexte ésotérique, il apparaît de façon patente que leur conception du Zen était étroitement liée avec l’ésotérisme.
En présentant ces textes nouvellement découverts, ma communication se propose d’étudier la possibilité ou non d’exprimer verbalement la vérité, ce qui était en question chez eux. Le Zen insiste sur le fait que « l’éveil n’est pas transmissible au moyen du langage (Furyû moji) » en soulignant le fait qu’il est impossible de rendre compte de la vérité ultime de façon notionnelle et que l’on peut seulement la réaliser par le vécu. En revanche, l’ésotérisme insiste sur la prédication de la vérité ultime (qu’est la Loi) grâce au corps de la Loi (Hosshin). Cette question était, par conséquent, fondamentale aux 12e et 13e siècles aussi bien pour le Zen que pour l’ésotérisme et c’est pourquoi elle
fut étudiée ardemment.

Nous examinerons les points suivants :
1. Nous examinerons le sens de la « prédication de la Loi par le corps de la Loi (Hosshin seppô)» chez Kûkai (774-835), car ce concept était la base de discussions au 13e siècle.
2. Avant son deuxième voyage en Chine, Eisai affirma, dans le débat qu’il a entretenu avec le moine Songa dans la région du nord de Kyûshû, que seule était valide la « prédication de la Loi en corps de nature propre (Jishôshin seppô)», alors que Songa a mis en avant la seule « prédication de la Loi en corps d’auto-fruition (Jijuyôshin seppô)». Quel sens et quel rapport avec le Zen de Eisai ce débat peutil avoir ?
3. En.ni pose la question de la possibilité (ou l’impossibilité) d’exprimer à l’aide du langage la vérité ultime dans l’ésotérisme.
4. La position de Dôgen (1200-1253) diffère de ces deux positions. Selon lui, la vérité est dicible (Dôtei/Dôtoku). Comment peut-on comprendre le fait ?

Nous examinerons cette problématique à travers des discussions des 12e et 13e siècles où le Zen et l’ésotérisme n’étaient pas considérés indépendamment l’un de l’autre.

Cf. 末木文美士,「中世禅の形成と知の交錯」(末木文美士監修/榎本渉・亀山隆彦・米田真理子編 『中世禅の知』, 臨川書店, 2021),(拙著『禅の中世』、臨川書店、2022 予定に改稿収録)

Conférence – lecture de poésie par ITÔ Hiromi

Dates : Samedi 18 juin 2022 – 17:00 – 19:00
Lieu : Salle 479 C, Université Paris Cité, Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann, 75013 Paris

La conférence-lecture sera introduite par Makiko UEDA-ANDROCécile SAKAI et Anne BAYARD-SAKAI
上田=アンドロ・眞木子 : 現代詩と女性性について
坂井セシル : 伊藤比呂美の場所
坂井=バヤール・アンヌ、伊藤比呂美
対談 :「今詩を書くこと、作品をめぐって」

伊藤比呂美、朗読会
「カノコ殺し」「ナシテ・モーネン」「意味の虐待」
「河原荒草」(2006年)より 「とげ抜き・新巣鴨地蔵縁起」(2007年)より

ITÔ Hiromi : née en 1955 à Tokyo, elle est aujourd’hui l’une des plus grandes poétesses du Japon. Son œuvre puissante et audacieuse, en vers libres, s’inscrit initialement dans des thématiques féministes qui croisent les questions du corps, de la sexualité, de la langue, de la domination. Après être restée plus de vingt ans en Californie, ITÔ, de retour au Japon, à Kumamoto, explore aujourd’hui dans une perspective bouddhiste les contours de la maladie et de la mort. Auteure d’une douzaine de recueils poétiques, elle a également publié des romans et des essais importants. Ses œuvres sont traduites en anglais et en allemand, notamment :Itô, Hiromi (2009), Killing Kanoko: Selected Poems of Hiromi Itō, translated by Jeffrey Angles. Notre Dame, Action Books.

  • Itô, Hiromi (2014), Wild Grass on the Riverbank, translated by Jeffrey Angles. Notre Dame, Action Books.
  • Itô, Hiromi (1997), Mutter töten, translated by Irmela Hijiya-Kirschnereit. St. Pölten, Austria: Residenz verlag GmbH.
  • Itô, Hiromi (2021), Dornauszieher – Der fabelhafte Jizô von Sugamo, translated by Irmela HijiyaKirschnereit, Matthes & Seitz Berlin.
Pour tout contact et s’inscrire :
cecile.sakai@u-paris.fr ou anne.bayardsakai@inalco.fr

Subjectivité dans la littérature

Le groupe « Subjectivité » d’IFRAE a le plaisir de vous convier le 17 juin à 10h a une matinée d’études, sur zoom, sur la subjectivité dans la littérature.

10 :00 – 10 :50 (exposé et discussion)

Yannick MAUFROID   Approches de la subjectivité narrative et de l’immersion littéraire à travers le récit de rêve dans la littérature japonaise moderne

Cet exposé s’interroge sur la manière dont se manifeste la subjectivité dans le texte littéraire japonais moderne à travers l’examen de récits de rêve insérés dans la diégèse principale d’un roman. Ces récits constituent généralement une rupture dans la narration, et la structure à la fois ultra-subjectiviste et ultra-objectiviste du rêve (pour reprendre les termes de Merleau-Ponty) modifie parfois radicalement l’énonciation et la focalisation du récit. Sera également évoqué la place du lecteur face à ces textes, à travers la notion d’immersion, autrement dit le “décentrement déictique” qu’accomplit le lecteur dans le monde du récit.

11 :00-11 :50 (exposé et discussion)

Taiki IWANAGA    L’œuvre et son double : l‘ironie et la traduction chez Samuel Beckett

L‘ironie et la traduction sont des discours doubles. Devant elles, nous sommes incités à dévoiler ce qui se cache : derrière celle-ci, suppose-t-on, se trouve le « sens » ; derrière celle-là, l’« original ». Ces doubles semblent donc procurer, au niveau sémantique, une solidité au discours en tant que leur représentant. Cependant, dès le moment où la possibilité de ce même retour à la source est remis en cause, l’une et l’autre s’avèrent, plus fondamentalement, d’une structure réflexive où se fissure la totalité globalisante d’une subjectivité. Ainsi conçues, l’ironie et la traduction ne nous renvoient plus à l’identité solide du discours avec son double, mais tout au contraire, à l’altérité absolue dans le discours qui menace incessamment sa perspective totalisante. Dans le cadre de ce séminaire, j’essaierai, à la lumière des études de penseurs tels Søren Kierkegaard, Walter Benjamin et Paul de Man entre autres, de décrire la structure ironique de l’œuvre de Beckett, de montrer la spécificité de son auto-traduction et finalement de proposer une réflexion sur le rôle du traducteur, à l’aide de la traduction japonaise de l’œuvre.

Lien zoom :
https://us02web.zoom.us/j/82945615042?pwd=TnI1TWNkTnBMbXJFVEhFMlJYRFZVdz09
ID: 829 4561 5042
Code : 207154

Contact : Makiko ANDRO-UEDA
makiko.andro-ueda@inalco.fr

Usages et valeurs du noir en Asie de l’Est

Dates : Mardi 7 juin 2022 – 09:00 – Jeudi 9 juin 2022 – 18:30
Lieu : INHA, salle Benjamin / Inalco, PLC, salle 5.18
En hybride sur Zoom (lien sur demande)

proposé dans le cadre de l’IFRAE et du CEEI du 7 au 9 juin 2022, organisé par Isabelle Charrier (CEEI) et Marie Laureillard (délégation CNRS à l’IFRAE et CEEI)

Ce colloque, qui se déroulera le premier jour à l’INHA et les deux autres jours à l’Inalco, se donne pour but d’explorer la richesse conceptuelle de la notion de noir et la multiplicité des enjeux qu’elle ouvre dans l’étude du texte, de l’écriture, de l’image, des formes mixtes. Il s’inscrit dans le cadre du projet « Sources visuelles, sources textuelles » de l’axe 1 de l’IFRAE.

Les théories esthétiques et sémiotiques du noir, les fonctions et usages du noir dans les écritures et les arts graphiques, le rapport vide / plein dans la création, le vocabulaire du noir (comparaisons linguistiques et constructions culturelles), le rôle du noir en littérature, dans les nouveaux médias et en design, photographie et cinéma seront abordés. Les interventions, qui auront trait à l’Asie orientale avec une incursion au Vietnam et en Inde, relèveront de multiples disciplines.

La première journée sera consacrée à la signification fondamentale du noir et aux cinq couleurs de l’encre à travers les arts traditionnels de la peinture à l’encre et de la calligraphie, parallèlement à une réflexion sur l’expression graphique représentée par la typographie et la gravure sur bois.

La deuxième journée abordera le noir dans la littérature chinoise, japonaise et coréenne (poésie, essai, roman). L’après-midi sera consacré au noir dans sa matérialité avec les miniatures indiennes, la céramique, le design et l’art contemporain de l’Asie de l’Est.

La troisième journée accordera une grande place au cinéma et à la photographie des trois pays (Chine, Corée, Japon) ainsi qu’au jeu vidéo. L’après-midi sera réservé au rôle du noir dans la modernité à travers la peinture d’Extrême-Orient et les pratiques spécifiques de la laque au Vietnam et de l’estampage au Japon et en Corée.  Le colloque s’accompagnera d’une exposition intitulée « Les cinq couleurs de l’encre », organisée le 8 juin par Lia Wei à la galerie de l’auditorium de l’Inalco.

Current situation and future challenges of diversity and inclusion in Japan

Nous avons le plaisir de vous annoncer la prochaine manifestation du cycle de conférences 2021-2022 organisé par l’Axe travail de l’équipe Populations Japonaises (CRCAO-IFRAE). Celle-ci aura lieu en ligne le mardi 10 Mai 2022 de 10h à 12h (heure de Paris). Nous recevrons à cette occasion Shiho FUTAGAMI, Professeur de à l’Université Nationale de Yokohama. Elle donnera une conférence en anglais intitulée : Current situation and…Continue reading Current situation and future challenges of diversity and inclusion in Japan

Nous avons le plaisir de vous annoncer la prochaine manifestation du cycle de conférences 2021-2022 organisé par l’Axe travail de l’équipe Populations Japonaises (CRCAO-IFRAE)
Celle-ci aura lieu en ligne le mardi 10 Mai 2022 de 10h à 12h (heure de Paris).

Nous recevrons à cette occasion Shiho FUTAGAMI, Professeur de à l’Université Nationale de Yokohama
Elle donnera une conférence en anglais intitulée : Current situation and future challenges of diversity and inclusion in Japan.

Site internet du groupe de recherche : https://popjap.hypotheses.org/2074

Pour participer, vous pouvez vous inscrire en cliquant sur le lien Zoom suivant : https://u-paris.zoom.us/meeting/register/tZIuc-iqrTkrHtGepNTU-PdISPuJ4eKRz4c5

Photo by Helena Lopes from Pexels

Abstract : The study discusses current situation and future challenges of diversity and inclusion in Japan. Diversity represents all the ways people are unlike and alike; differences and similarities in age, gender, race, religion, ethnicity, sexual orientation, capabilities, and socioeconomic background. Gardenswartz and Rowe (2003) develop the concept of diversity and identify a ‘diversity wheel’. It includes dimensions that exist as internal, external and organizational layers around personality. Shore et al. (2011) define inclusion as the degree to which an employee perceives that he or she is an esteemed member of the work group through experiencing treatment that satisfies his or her needs for belongingness and uniqueness.

First, the study focuses on female researchers in Japan from the perspective of diversity and inclusion. The ratio of female researchers in Japan, at 16.9%, is the lowest among OECD countries and the ratio of female professors, at 17.8%, is also very low. Based on the analysis of the data obtained through the survey, the study discusses the reasons for the low ratio of female researchers and the low ratio of female researchers in leading positions in Japanese academia. It then considers what remedial action should be taken to improve the situation. The study suggests that academia should be able to introduce more creative perspectives, increase flexibility, and achieve inclusive growth leading to more sustainable development by promoting female researcher advancement from the perspective of diversity and inclusion.

Second, the study focuses on employment of people with disabilities in Japan from the perspective of diversity and inclusion. The number of people with disabilities in Japan is 9,635,000, which is 7.6% of the population. However, the number of people with disabilities in regular employment who are working in regular firms in Japan is only 597,786 in 2021, which means that their actual employment rate is 2.2 %. The number with physical disabilities in regular employment is 359,067.5, the number of with intellectual disabilities is 140,665 and the number with mental disabilities is 98,053.5. As such, only 47.0 % of regular firms in Japan attained the 2.3 % disabled employment quota required by law in 2021. Therefore, the employment challenges of the disabled are very severe, even though a quota system for the employment of people with disabilities exists in Japan.

Finally, current situation and future challenges of diversity and inclusion in Japan are examined and considered. To conclude, best practices of the collaboration among companies, university and government are suggested in order to actualize diversity and inclusion in Japan.

Dr. Shiho Futagami is a Professor at the Graduate School of International Social Sciences of Yokohama National University. She holds the degree of Doctor of Economics from Kyoto University. She is a Member of Science Council of Japan. She has been a visiting Professor at the University of Zurich, the International Labour Organization (ILO), Wissenschaftliche Hochschule für Unternehmensführung (WHU), Bordeaux École de Management (BEM) and the Kedge Business School. Her research topics include strategic human resource management, diversity management, disability management, career development and women in management. Prof. Dr. Futagami has had many books and articles published in Japan, the United States and Europe.

Réunion de travail – Philosophie

Dates : Vendredi 18 février 2022 – 13:00 – 15:00

Lieu : En ligne (Zoom)

Dans le cadre de l’activité du groupe de recherche Langue et Subjectivité de l’IFRAE, une réunion de travail (session Philosophie) est organisée avec les deux intervenants suivants :

1. « Traces de subjectivité dans la notion de ki (気) : un essai de phénoménologie linguistique » KUWAYAMA Yukiko, Université de Hildesheim en Allemagne (institut de philosophie)

2. « Le concept de “subjectité” en grec ancien retrouvé chez un linguiste japonais à l’époque moderne », KURODA Akinobu, Université de Strasbourg (Département d’études Japonaises)

La réunion se tiendra en ligne. Pour recevoir les codes de connexion, inscrivez-vous via le formulaire sur cette page : http://www.inalco.fr/evenement/reunion-travail-philosophie

EN SAVOIR PLUS

Résumé de l’intervention de KUWAYAMA Yukiko (.pdf / 223.36Ko)

Résumé de l’intervention de KURODA Akinobu (.pdf / 176.17Ko)

古文書 : 奴婢의 삶과 朝鮮社會 [La vie des Nobi (“esclaves”) et la société de Chosŏn vues à travers les komunsŏ (古文書)]

Dates : Mardi 25 janvier 2022 – 17:00 – 18:30
Lieu : Salle 4.23, Inalco, 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris

L’IFRAE (UMR 8043) a le plaisir de vous inviter à la conférence de Mme KIM Kyeong-Sook (金景淑), professeur à l’Université Nationale de Séoul et spécialiste de l’époque de Chosŏn (朝鮮, 1392-1897). 

Conférence en coréen

Testament d’un Nobi (1540)

Résumé :
고문서는 과거 사람들의 삶의 현장에서 생산된 낱장 문서로 당대인들의 생생한 목소리와 구체적인 삶의 모습이 담겨 있다. 한국사에서 노비는 최하위 신분으로 예속적이고 수동적 존재로 알려져 왔지만, 고문서는 그들의 능동적이고 주체적인 행위자로서의 모습을 보여준다. 본 특강에서는 노비의 재산 소유, 청원・소송 활동, 문자 능력, 그리고 노비의 노비 소유에 이르기까지 그들의 다양한 모습을 고문서를 통해 확인하고, 이를 통해 조선 사회를 재구성하는 새로운 시각을 제시하고자 한다. 

On appelle komunsŏ (古文書) les documents en feuille produits dans la vie quotidienne des gens du passé. Ils recèlent voix vives et scènes de vie concrètes de ces derniers. En histoire de Corée, les Nobi sont connus comme ayant le statut social le plus inférieur et étant des êtres dépendants et passifs. Or, les komunsŏ révèlent leurs faces d’acteurs autonomes et actifs. Dans cette conférence seront abordés les sujets portant sur leurs divers aspects tels que propriété privée, activité de pétition et de procès, aptitude scripturale et possession de Nobi (par les Nobi eux-mêmes). Ce sera l’occasion de présenter un nouvel angle d’approche en vue d’une nouvelle écriture de la société de Chosŏn.    

Organisateur : KIM Daeyeol, dkim@inalco.fr

Groupe d’étude de philosophie japonaise

VISIOCONFÉRENCE

Dates : Samedi 27 juin 2020 – 13:00 – 15:30
Lieu : Zoom

13h00-13h30 suivie de discussion
Raphaël PIERRÈS (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
Titre : Pour une analyse comparatiste du problème de l’intériorité

14h00-14h15 Pause

14h15 – 14h45 suivie de discussion
KURODA Akinobu (Université de Strasbourg)
Titre : Une phénoménologie de l’ombre – Une lecture croisée d’Éloge de l’ombre et de L’OEil et l’esprit 

15h30 la fin de séance 

Les conférences seront tenues sur Zoom.
Inscription : Takako Saito

Résumé des interventions 

Raphaël Pierrès : Pour une analyse comparatiste du problème de l’intériorité

Nous partons du constat que les débats sur le caractère européen du sujet, très polarisés, semblent trop souvent réducteurs: il y a ou il n’y a pas de sujet hors de l’Occident, tout ou rien. Par contraste, mobiliser la notion d’intériorité permet d’introduire des nuances dans ces grandes oppositions. Nous désignons par intériorité un modèle de l’esprit comme espace intérieur, indissociable de pratiques historiquement et géographiquement situées. Or, il apparaît difficile de défendre l’idée qu’il n’y a rien de tel que l’intériorité au Japon, pas de pratiques intérieures, aucune présence du vocabulaire de l’intériorité dans les textes littéraires et théoriques 1 .
Toutefois, il ne suffit pas de se contenter du repérage de ce trait commun: il s’agit au contraire pour nous de le prendre pour base d’un travail philosophique de comparaison et de problématisation. Un premier enjeu de ce travail comparatiste tient ainsi à la tentative théorique d’une historicisation, qui ne soit pas une relativisation, des structures: car les structures, une fois constituées, ont une résistance, et tendent à orienter vers des formes qui ne sont pas arbitraires. Par cette enquête comparatiste, il s’agit de mettre à jour les contraintes qui orientent tel ou tel tracé du partage entre intériorité et extériorité.
Un second enjeu engage la problématisation du motif-même de l’intériorité. D’un côté, prendre au mot cette image conduit à des contradictions logiques, difficiles à surmonter, qui engagent le statut épistémologique de l’introspection: il y a de solides raisons de penser que le modèle de l’intériorité conduit à concevoir les idées comme privées –ce qui pose des difficultés en théorie de la signification2 –ou qu’appliquer à l’esprit la logique du lieu est une faute de grammaire, une erreur de catégorie3 .
Mais de l’autre côté, ne pas du tout prendre l’intériorité au pied de la lettre, la considérer simplement comme un mythe ou un faux problème tend à désincarner complètement l’image, à la couper de son socle historique, c’est-à-dire à en manquer l’effectivité pratique. Dès lors, faut-il renoncer à se figurer l’esprit en termes d’intériorité, pour privilégier, par exemple, une conception sociale de ce que nous désignons comme mental, ou bien faut-il maintenir un usage du réseau sémantique de l’intériorité afin de penser la situation du mental, et tout particulièrement, son incarnation?
C’est dans cette perspective qu’il nous faut désormais faire un pas de plus, et passer du repérage de similitudes à l’analyse de différentes manières dont l’intériorité a pu être problématisée, en particulier dans la philosophie japonaise. En ce sens, il nous apparaît tout spécialement remarquable que la réception de la philosophie européenne au début de l’ère Meiji ait donné lieu à des tentatives d’élaborer des phénoménologies dont le fondement ne soit pas l’égologie. Cet axe problématique (restreint pour cet exposé aux critiques phénoménologiques de l’intériorité4 ) nous permettra ainsi de jeter une lumière nouvelle sur les notions de 場所5 et de風土6 en tant qu’elles peuvent être mobilisées pour interroger la situation et l’incarnation du mental selon un autre mode que celui de l’intériorité.
________________
1. A l’exception notable de Karatani (1980).
2. Wittgenstein (1953). Voir aussi Bouveresse (1976) et Descombes (1995).
3. Ryle (1949).
4. Heidegger (1927). Voir aussi Patocka (1936), Merleau-Ponty (1945), Sartre (1936).
5. Nishida (1911, 1918).
6. Watsuji (1935).

KURODA Akinobu : Une phénoménologie de l’ombre – Une lecture croisée d’Éloge de l’ombre et de L’OEil et l’esprit

Si Merleau-Ponty avait lu Éloge de l’ombre de Tanizaki, il aurait pu ajouter le nom de l’écrivain japonais à côté de Balzac, Proust, Valéry et Cézanne qui partagent tous « la même volonté », selon le philosophe français, « de saisir le sens du monde ou de l’histoire à l’état naissant ». À partir de cette hypothèse inspirée par le concept de « texture de l’Être » (L’oeil et l’esprit) et celui de « profondeur de l’être » (Le visible et l’invisible), cette communication se propose de présenter une nouvelle lecture qui consiste en une approche phénoménologique de ce chef-d’oeuvre d’essai esthétique, « l’un des textes les plus séduisants qui aient été écrits sur l’esthétique traditionnelle japonaise1 ». Il s’agit d’une tentative d’y trouver autre chose qu’« un éloge funèbre » qui est né du « sentiment poignant qu’un certain monde s’effondrait, effondrement dont l’intrusion de l’Occident était, sinon l’unique responsable, du moins l’occasion2 » ou « ce que le culte moderniste de la lumière était en train de faire perdre à l’humanité3 ».
__________
1 Jean-Jacques Origas, « TANIZAKI JUN.ICHIRŌ (1886-1965) », © Encyclopædia Universalis France.
2 Jacqueline Pigeot, Éloge de l’ombre, notice, in OEuvres, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1997, p. 1888.
3 Max Milner, L’envers du visible. Essai sur l’ombre, Éditions du Seuil, 2005, p. 388.