Autour du roman graphique “Qin Opéra” (Patayo, 2021): dans la lignée des peintures sur rouleau chinois

par Marie Laureillard, en discussion avec Vincent Durand-Dastès et Estelle Bauer

Dates : Jeudi 17 mars 2022 – 18:30
Lieu : Amphi 7, Inalco, 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris

Il s’agira de présenter le format inhabituel de ce livre de Li Zhiwu et Men Xiaoyan et son style graphique adapté au contenu, tiré d’un roman de Jia Pingwa évoquant le déclin de l’opéra dans la province du Shaanxi. Nous tenterons de montrer la manière dont ce leporello de 20 mètres de long s’inscrit dans la tradition des rouleaux peints chinois.

Le livre chez l’éditeur
Li Zhiwu, Meng Xiaoyan.. “Qin opéra”. Traduction Marie Laureillard, Adaptation Marie Laureillard, Laurent Mélikian, Frédéric Fourreau, Patayo Edition : Nantes, 2022

Postfaces de Vincent Durand-Dastès, professeur de littérature chinoise prémoderne, de Laurent Mélikian, directeur de collection

Visages du cosmopolitisme littéraire dans la Chine moderne

Séminaire de M2 d’Isabelle Rabut
Ouvert également aux doctorants

Le séminaire 2021 sera consacré au modernisme qui s’est développé dans la littérature taïwanaise à partir des années 1950 et aux influences étrangères qui l’ont nourri. La question sera traitée à travers des articles théoriques ainsi que des exemples empruntés à la littérature fictionnelle et à la poésie. Une place sera consacrée également à la critique du modernisme et du cosmopolitisme formulée à la fin des années 1970 lors de la fameuse controverse de la littérature de terroir (xiangtu wenxue lunzhan).

Lieu et horaires : Zoom – le lundi de 14h à 16h

Contacts : isabelle.rabut [@] inalco.fr

Prérequis : bonne capacité de lecture de textes en caractères traditionnels ; connaissances de base sur l’histoire de la littérature taïwanaise.

Penser le régime politique chinois dans une nouvelle ère

Séminaire doctoral, Chloé Froissart

Dates et horaires : 14h30-16h30, un jeudi sur deux à partir de février
Lieu : Salle 3.15, 65 rue des Grands Moulins

Nul doute que le régime chinois a changé depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir et la tendance ne fait que s’accentuer. Se fondant sur une participation active des doctorants et l’invitation d’intervenants extérieurs, ce séminaire a pour objectif de repenser le totalitarisme à partir du cas de la Chine. Une attention particulière sera apportée à l’idéologie et à la censure, mais aussi à la manière dont les nouvelles technologies renouvellent les méthodes de contrôle social (surveillance, rôle des algorithmes dans l’organisation du travail). Enfin, nous réfléchirons également aux enjeux éthiques et de sécurité que pose l’accès au terrain chinois dans un tel contexte.

8 séances :

3 février : séance introductive + intervention Kevin Cadou (Centre de théorie politique, ULB) : Un aperçu des théories sur le totalitarisme.

17 février : Sacha Halter (IFRAE): la pensée de Wang Huning, idéologue du régime chinois

3 mars : Armen Khatchatourov (Université Gustave Eiffel): comment fonctionnent les algorithmes ? Enjeux éthiques et politiques

17 mars : Huang Ke (IFRAE) : Le redéploiement du capitalisme via les algorithmes : le contexte chinois.

31 mars : Jessica Wong (EHESS) : La nouvelle loi sur la protection des données personnelles en Chine, une comparaison avec la loi de l’Union Européenne.

14 avril : Vanessa Frangville (ULB) : le débat sur le génocide au Xinjiang

21 avril (reportée): Chen Kun (Université Paris Cité) : la censure en Chine au temps du coronavirus

12 mai : Chloé Froissart, Huang Ke : comment le contexte totalitaire renouvelle les problématiques d’accès au terrain en Chine – cette séance aura exceptionnellement lieu à 16h30

State Building through Political Disunity in Republican China

Numéro spécial de la revue Twentieth-Century China (vol. 47, n°1, janv. 2022), co-édité par Xavier Paulès et David Serfass, intitulé “State Building through Political Disunity in Republican China”
Table des matières : http://hstcconline.org/twentieth-century-china/

→  Le numéro en ligne

Table of Contents

Editorial  by MARGHERITA ZANASI

Special Issue: State Building through Political Disunity in Republican China
Xavier Paulès and David Serfass, Guest Editors

Introduction. Questioning the Teleology of the Central State in Republican China
Xavier Paulès and David Serfass

The Rise of Municipal Government in Early Twentieth-Century China: Local History, International Influence, and National Integration 
Kristin Stapleton

War, Disunity, and State Building in China, 1912–1949 
Emily M. Hill

Migration and State Making: A Beiyang Settlement Scheme along the Amur in 1921
Pierre Fuller

Warlords at Work: Four Crucial Realms and Four Dynamics of State Building in Republican China, 1916–1937
Xavier Paulès

A Critical Dimension of State Building: Taxation in Nationalist China, 1928–1949
Xiaoqun Xu

Health and State Making: The Expansion of State Health Services during the War of Resistance against Japan (1937–1945)
Nicole Elizabeth Barnes

Collaboration and State Making in China: Defining the Occupation State, 1937–1945
David Serfass

Review Essay

Subject to the State: Language and Data in Twentieth-Century China 
Rebecca E. Karl

Book Reviews (online at muse.jhu.edu/journal/390)

Jeremy Brown, June Fourth: The Tiananmen Protests and Beijing Massacre of 1989, reviewed by Brian DeMare.

John A. Crespi, Manhua Modernity: Chinese Culture and the Pictorial Turn, reviewed by Li Guo.

Peter E. Hamilton, Made in Hong Kong: Transpacific Networks and a New History of Globalization, reviewed by Kent Wan.

Jie Li, Utopian Ruins: A Memorial Museum of the Mao Era, reviewed by Di Luo.

Xiaoyuan Liu, To the End of the Revolution: The Chinese Communist Party and Tibet, 1949–1959, reviewed by C. Patterson Giersch.

Yvon Wang, Reinventing Licentiousness: Pornography and Modern China, reviewed by Leon Antonio Rocha.

Peter Zarrow, Abolishing Boundaries: Global Utopias in the Formation of Modern Chinese Political Thought, 1880–1940, reviewed by Matthew Galway.

(source : Project Muse)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Xavier Paulès est Maître de conférences à l’EHESS, et membre du CECMC.

Questioning the Teleology of the Central State in Republican China

Xavier Paulès, David Serfass, “Questioning the Teleology of the Central State in Republican China”, Twentieth-Century China, vol. 47, n°1, janv. 2022, p. 3-10.
https://muse.jhu.edu/article/842938

→  L’article en ligne

No doubt the expansion of the reach of the state can be considered one of the prominent features of the twentieth century. Many studies have described this process in Western Europe and beyond. In the case of China, however, there is a marked tendency in the historiography to assume that, except for the Qing dynasty’s lastditch efforts to modernize from 1901–1911 with the New Policies (新政 xinzheng) reforms and a short-lived attempt during the Nanjing Decade (1928–1937), the first half of the twentieth century represented, for the most part, a discontinuation in the process of state building.
It was in order to question this assumption that we organized a conference on “State-Building through Political Disunity in Republican China,” held in Paris at EHESS (École des hautes études en sciences sociales) in September 2018. The idea was to target the Republican period (1912–1949) as one of critical importance in the process of state building in modern China. (source : Project Muse)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Collaboration and State Making in China: Defining the Occupation State, 1937–1945

David Serfass,”Collaboration and State Making in China: Defining the Occupation State, 1937–1945″, Twentieth-Century China, vol. 47, n°1, janv. 2022, p. 71-80.
https://muse.jhu.edu/article/842935

→  L’article en ligne

Recent works on collaboration during the Second Sino-Japanese War (1937–1945) have contributed much to the field by focusing on the concrete functioning of institutions in occupied China. Yet, a more systematic definition of the process by which these institutions took shape is necessary in order to better understand how state making in occupied China relates to the longue durée of the Chinese state, on the one hand, and to Japan’s imperial endeavor, on the other. This article aims to fill this gap by proposing a new definition of state making in occupied China and providing an overview that clarifies both the chronology of the occupation state and the roles of key actors within it. Ultimately, it makes the case for a reassessment of the occupation state as one of the competing political realms that contributed to shape the modern Chinese state. (source : Project Muse)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Redevenir des héros

David Serfass, « Redevenir des héros », Le Point, 16 décembre 2021 (chapô : “Pour mieux légitimer sa place de superpuissance dont elle estime avoir été spoliée en 1945, la Chine réinterprète sa guerre de quatorze ans contre le Japon. Une révision à double tranchant qui implique Taïwan.”).

→ L’article en ligne (réservé aux abonnés)

Pour mieux légitimer sa place de superpuissance dont elle estime avoir été spoliée en 1945, la Chine réinterprète sa guerre de quatorze ans contre le Japon. Une révision à double tranchant qui implique Taïwan.

Plus gros succès chinois du box-office en 2020, le film La Brigade des 800, réalisé par Guan Hu, met en scène un épisode fameux de la guerre sino-japonaise (1937-1945). Entre le 26 octobre et le 1er novembre 1937, 423 soldats chinois, qui prétendent être le double pour effrayer l’ennemi, se retranchent dans un entrepôt de Shanghai et opposent une résistance acharnée aux troupes japonaises. Leur courage n’infléchit pas le cours de la guerre, qui voit l’armée impériale prendre Nankin quelques semaines plus tard en s’y livrant aux pires exactions. […] (source : Le Point Hebdo)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Demain la Chine : guerre ou paix ?

→ Le livre chez l’éditeur

Développement économique vertigineux, montée en puissance impressionnante, modernisation militaire sans précédent, passions nationalistes souvent incandescentes, confrontation de plus en plus intense avec les États-Unis, tous ces ingrédients connus semblent conduire immanquablement la Chine à la guerre.
Les causes immédiates d’un conflit armé ne manquent pas : les prétentions de Pékin en mer de Chine du Sud, le conflit territorial sinojaponais autour des Senkaku (Diaoyu) et surtout la volonté farouche de Xi Jinping de réunifier Taiwan à la République populaire constituent les principaux barils de poudre qui peuvent à tout moment exploser. De fait, les prédictions d’un affrontement militaire dans le détroit de Formose d’où la Chine sortirait vainqueur se multiplient.
Pour l’heure, ce que l’on observe avant tout est une utilisation de plus en plus fréquente par le gouvernement chinois de ce qu’on appelle les « zones grises » entre la paix et la guerre. Cette stratégie s’est étendue, en 2020, à la longue frontière sino-indienne. Ce nouveau modus operandi permet aussi à l’Armée populaire de libération (APL) et aux autres agences de sécurité chinoises d’améliorer leur capacité de projection de forces et leur préparation au combat. Mais les enjeux d’une guerre ouverte, et pas uniquement avec les États-Unis, restent énormes, incitant l’APL à d’abord envisager des « opérations extérieures » plus limitées et moins dangereuses.
Pour ces raisons, bien que nul ne puisse contrôler les passions humaines, et sans pour autant exclure l’irruption de crises militaires, la Chine et les États-Unis s’orientent plus vers une guerre froide d’un nouveau type que vers une guerre chaude qui pourrait rapidement se nucléariser. (source : Gallimard)

Jean-Pierre Cabestan est directeur de recherche au CNRS, membre de l’UMR IFRAE, et professeur à l’Université baptiste de Hong-Kong.

Usages et représentations de l’environnement dans le monde chinois

Le colloque international de l’Association française d’études chinoises (AFEC) Usages et représentations de l’environnement dans le monde chinois se tiendra les 16 et 17 octobre 2020 en mode présentiel – au Campus Condorcet (Centre de colloques) – et distanciel (en visio-conférence).

Les treize présentations retenues appréhendent autant la profondeur historique du phénomène que l’impact prospectif des politiques actuelles. Certaines prennent en compte les facteurs environnementaux dans la construction de l’État chinois impérial puis post-impérial. D’autres s’intéressent à l’administration de l’espace et à l’aménagement du territoire (agriculture, grands travaux, gestion de l’eau). On se penchera en outre sur les stratégies mises en place pour anticiper, puis répondre aux épidémies et famines, et sur la mobilisation des individus et des corps (fonctionnaires, militaires, scientifiques) afin de remédier aux catastrophes naturelles et aux conséquences humaines d’utopies politiques.

La question environnementale dans les zones périphériques du monde sinisé permettra d’aborder celle des frontières politiques et du rôle de l’environnement dans leur (re)définition, mais aussi la question des politiques écologiques qui ont conduit au déplacement de millions d’individus, et encore celle de la réinterprétation des relations entre humains et non-humains (animaux, plantes, esprits). Les représentations lettrées et artistiques interrogeront les significations respectives de l’impact de l’environnement sur la société chinoise et de l’action de l’homme sur l’environnement.

Le colloque international 2020 de l’AFEC confirme que l’environnement est bien une clé pour appréhender les bouleversements politiques, culturels et sociaux survenus dans le monde chinois. Inversement, l’expérience chinoise offre un cas d’étude fructueux pour aborder des problématiques théoriques ou plus générales telles que le réchauffement climatique ou la validité des concepts « anthropocène », « écologie », voire la notion même d’« environnement ».

Le colloque est organisé par l’AFEC, avec le soutien de :

Comité d’organisation :

  • Alice Bianchi (Université de Paris)
  • Aurore Dumont (GSRL)
  • Soline Lau-Suchet (BULAC)
  • Alexis Lycas (EPHE)
  • David Serfass (Inalco)

Pour participer virtuellement (par Zoom) ou physiquement (les places disponibles sont très limitées en raison des restrictions sanitaires), merci d’écrire à l’adresse afec.colloque@gmail.com avant le 10 octobre 2020. 

Site web du colloque : https://afec2020.sciencesconf.org/

La division sexuée du travail revisitée en Chine rurale aujourd’hui

→ L’article en ligne

Hou, Renyou. « La division sexuée du travail revisitée en Chine rurale aujourd’hui. (Re)valorisation de l’emploi féminin et subordination familiale persistante », Travail, genre et sociétés, vol. 44, no. 2, 2020, pp. 125-144.

Depuis les années 1980, la contribution grandissante des femmes chinoises aux activités productives de par la valorisation sociale et économique de la main d’œuvre féminin, ainsi que leur participation non négligeable aux activités sociales et communautaires pourraient donner l’impression, a priori, que l’idéologie confucéenne de la séparation des sexes dans la société chinoise, connue sous l’expression de « l’homme se charge des affaires extérieures, la femme des affaires intérieures » (nanzhuwainüzhunei), tendrait à s’atténuer. À partir d’une étude ethnographique réalisée au village de Zhang (province du Henan) entre 2013 et 2016, cet article démontre que la division sexuée du travail dans les activités productives et sociales reconfigure et redéfinit ce qui est « intérieur » et ce qui est « extérieur » dans un contexte migratoire important, mais dont la valeur d’homme-extérieur/femme-intérieur perdure et continue de réguler l’organisation de la vie des villageois·es.(source : Cairn)

Renyou Hou est postdoctorant de l’IFRAE.