Projets financés

Liste des projets dont l’IFRAE est le porteur :

  • DiascoTib : Convergences diasporiques : le cas des réfugiés tibétains │ Diasporic Convergences: a case-study of Tibetan refugees (2024 – 2028)

Responsable : Françoise Robin (IFRAE),
Associés : A.-S. Bentz et O. Puschiasis (CESSMA) et C. Simon (LACITO).
Durée : 4 ans (2024-2028)
Financement : ANR

Résumé  :
DiasCo-Tib propose d’analyser des formes de convergences linguistique, spatiale et sociale à l’œuvre au cours d’un « moment diasporique », c’est-à-dire un moment crucial de réactivation et de reconfiguration d’une diaspora. La recherche se fonde sur le cas des réfugiés tibétains, qui font actuellement l’expérience d’un tel « moment diasporique », lié à la disparition anticipée de leur chef spirituel, le Dalaï-lama (né en 1935), Les récents mouvements migratoires des réfugiés tibétains de l’Asie du Sud vers l’Europe et l’Amérique du Nord entraînent une reconfiguration spatiale à grande échelle de ce réseau diasporique multipolaire, dont la France est désormais un lieu clef. Notre hypothèse est que, dans le contexte d’un moment diasporique, une dispersion spatiale accrue peut, paradoxalement, intensifier les processus de convergence sociale. L’équipe interdisciplinaire de DiasCo-Tib étudiera des phénomènes sociaux concomitants et évaluera leur degré d’interdépendance dans les domaines des langues et des pratiques linguistiques, des réseaux sociaux et économiques, des formes de représentation collective (dans les sphères politiques, civiques ou encore artistiques), de l’évolution des rôles genrés et des pratiques religieuses. Une recherche multi-située permettra d’observer et comprendre la circulation de normes et pratiques sociales au sein de la diaspora, en prenant en compte l’inscription des réfugiés tibétains dans leurs différentes sociétés d’accueil comme de leurs réseaux sociaux transnationaux. Outre les convergences attendues, DiasCo-Tib identifiera des lignes de segmentation qui se cristallisent dans la reconfiguration de pratiques linguistiques et sociales partagées mais plurielles. L’étude de cas choisie permettra donc de mettre en lumière les multiples dimensions du processus du diasporisation, tels qu’ils sont vécus et mis en œuvre par les individus et les communautés dans la vie quotidienne et tout au long des parcours de vie.

  • Altergraphy

Responsable : Lia Wei (IFRAE)
Durée : 4 ans (2023-2027)
Financement : ANR

Quand l’écriture devient calligraphie : une autre histoire de l’épigraphie chinoise à travers les paysages inscrits médiévaux et leur réception moderne.
La calligraphie est centrale en Chine, où elle est un symbole d’identité nationale, une combinaison d’orthodoxie et d’orthographie. Ce projet aborde une tradition épigraphique marginale en Chine médiévale dans une perspective diachronique, pour donner un autre éclairage à l’histoire de la calligraphie. Notre « autre histoire » prend racine dans le contexte médiéval, où s’élabore le canon classique de la calligraphie, mais elle intègre également l’appareil critique développé par les lettrés antiquaires chinois à partir du 18e siècle, qui seront les premiers à tenter une déconstruction du canon calligraphique. Nous proposons une approche contextuelle de la notion de style calligraphique et du phénomène de variation graphique de l’écriture chinoise, au prisme des théories sur l’histoire et la pratique de l’art de la calligraphie.
Le premier objectif de ce projet est de contextualiser la production épigraphique du poète taoïste Zheng Daozhao (455-516 ; 4 sites; c. 40 inscriptions) et du calligraphe bouddhiste Seng’An Daoyi (actif 562-580; 12 sites; c. 120 inscriptions), tous deux ignorés par la tradition classique de la calligraphie établie au 7ème siècle, garante de cohésion pour l’élite lettrée. Lors du renouvellement critique de cette tradition au 18ème siècle, leur production exceptionnelle – des textes monumentaux au contenu atypique, gravés à même les falaises – n’a été commentée que sous forme d’estampages divorcés de leur contexte, sans tenir compte de leur contexte social et religieux. Si l’archéologie de terrain des trente dernières années a compensé certaines lacunes, une redéfinition de la notion même de calligraphie qui intègre la contribution de ces deux figures reste à mener. Ce projet considère leurs paysages inscrits non pas comme des phénomènes purement esthétiques, où l’écriture demeure un outil au seul service de l’élite lettrée, mais comme une combinaison de choix stratégiques que ces deux individus et les communautés locales qu’ils représentent ont pu négocier, entre contraintes matérielles, usage vernaculaire et traditions religieuses.
L’objectif de recherche (et la contextualisation opérée) est double : il s’agit d’étudier le contexte de production de l’inscription en milieu montagneux, mais aussi la réception de cette même inscription par le biais de l’estampage, une reproduction à l’encre sur papier. Notre approche de l’épigraphie et de l’histoire de la calligraphie est en effet tributaire de la tradition antiquaire, et de la seconde vie des inscriptions sous forme d’estampages. La dé-contextualisation opérée par l’estampage sur l’inscription gravée a permis à cette dernière de s’intégrer à de nouveaux corpus, et de consolider par sa circulation (pouvant parfois être retracée à partir des sceaux et colophons présent sur la feuille estampée, son montage ou sa reliure) les mêmes réseaux intellectuels modernes qui réécriront l’histoire de la calligraphie en redéfinissant la notion de style, de standard et de variante calligraphique.
L’enquête de terrain menée par l’IP dans des sites montagneux altérés dans un processus de patrimonialisation rapide, a nécessité une double expertise dans les champs de l’archéologie/histoire de l’art et de la pratique calligraphique. Les données recueillies (c. 1500 photographies des sites et des inscriptions, c. 1000 estampages anciens et modernes) seront accessibles sur un dépôt en libre accès (Nakala), interopérable avec deux bases de données existantes, la “Database of Medieval Chinese Texts” de l’université de Gand (database-of-medieval-chinese-texts.be) et la base géo-référencée “Buddhist Stone Sutras in China” de l’Académie des sciences et de l’université de Heidelberg (Stonesutras.org). L’analyse collaborative des données épigraphiques dans une perspective diachronique qui intègre l’appareil critique de la tradition lettrée, nous permettra d’aborder la question de la gestion des corpus numériques d’inscriptions et d’estampages à une échelle globale.
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  • For A Critical History of the Northern Treasures

Responsable : Stéphane Arguillère (IFRAE)
Durée : 4 ans (2022-2026)
Financement : ANR

L’objet de FCHNT est l’histoire d’un courant du bouddhisme tibétain, l’école dite des « Trésors du Nord » (Byang gter), branche de l’école dite des « Anciens » (rNying ma pa) qui tire formellement son origine d’un visionnaire tibétain du XIVe siècle, Rigdzin Gödem (Rig ’dzin rGod ldem, 1307–1408, « révélateur » d’un abondant corpus de textes allant de la métaphysique la plus subtile à la magie offensive en passant par des textes narratifs. Plus particulièrement, puisque c’est un axe principalement historique qui a été choisi, c’est une chronique de ce courant des Trésors du Nord de ses débuts jusqu’à nos jours, occupant tout le volume 62 (880 pages) que l’équipe de chercheurs suivra comme fil conducteur, au sens où le but de ce projet est de parvenir à une traduction critique, copieusement annotée et complétée, de ce texte. L’objectif central de ce projet consiste donc dans la production d’une traduction considérablement amplifiée, estimée dans le texte validé par l’ANR à quatre volumes, mais que le travail collectif plus précis a conduit à amplifier à cinq volumes découpés selon la chronologie et selon une périodisation qui nous paraît plausible. À côté de ces cinq principaux volumes en chantier, l’équipe a déjà produit un numéro spécial « Byang gter » de la Revue d’Études Tibétaines (300 pages, revue en libre accès).
Carnet Hypothèses

  • Eurasemploi

Responsable : Bernard Thomann
Durée : 6 ans (2016-2022)
Financement : ANR

Le projet Eurasemploi coordonné par Bernard Thomann (réunissant des chercheurs de l’Inalco, de l’EHESS, de l’Université de Paris-Cité, de SciencesPo) analyse pour la Chine contemporaine, le Japon, la France des Trente Glorieuses et les pays du Comecon, la relation entre la haute croissance économique, les mutations de l’emploi et les formes d’incertitude au travail que ces mutations engendrent. Le projet a permis la réalisation de ses principaux livrables. En particulier, un numéro spécial de la revue Le Mouvement social, publié en 2023, sur la question des enquêtes sociales en France, en URSS, en Europe centrale et au Japon. Une exposition en ligne, reposant sur les entretiens et archives collectées par le projet et intitulée “Expériences ouvrières : Vies, corps et luttes. Une pièce de théâtre réalisée avec la compagnie Si et seulement si présentée à la Scène de recherche de l’ENS Paris-Saclay, et un ouvrage intitulé Comparing Labor in contemporary China and in postwar Japan and France: Precariousness in High-Growth Economies, accepté aux Amsterdam University Press.

  • The Confucianism in the context of Globalization Ideology

Responsable : Frédéric Wang
Durée : 1 an (2021-2022)
Financement : Eurasia Foundation

Le financement (36000 USD) obtenu par Frédéric Wang (Ifrae) de la part de la Fondation Eurasia a permis d’organiser un cycle de conférences sur le confucianisme dans le contexte de la mondialisation et de faire venir à l’IFRAE plusieurs chercheurs étrangers. Le financement a été géré par la Fondation Inalco. Les 14 conférenciers accueillis ont répondu aux questions suivantes : Quels sont les nouveaux enjeux du confucianisme dans le contexte de mondialisation ? Comment est-il pratiqué dans la Chine actuelle et ailleurs ? Dans quelles mesures de nouvelles approches sont-elles utiles pour l’aborder ? Assurées par des spécialistes qui travaillent dans des perspectives interdisciplinaires sur les différents aspects du confucianisme, les conférences en présentiel ou en hybride, étaient ouvertes au public et en particulier aux étudiants et chercheurs travaillant sur l’histoire de la pensée et des religions en Asie orientale.
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  • Education and Wellbeing of Youths in Secondar Schools: A Comparative Analysis of Teaching Styles and Happiness in Japan, France, and Finland

Responsable : Christian Galan (IFRAE)
Durée : 3 ans (2021-2023)
Financement : Commission Europeenne

“Do teaching styles affect students’ happiness? Despite a plethora of studies on a variety of factors and youth happiness, we do not yet grasp possible influences of teachers’ teaching methods on student happiness. This project, EduWell, aims to (i) understand the relationship between different types of classroom teaching styles and youth wellbeing, and (ii) contribute to a more nuanced approach in scientific and policy comparisons of students’ experiences and subjective evaluations of happiness across three national contexts: Japan, France, Finland. This is an important issue because, even among rich countries today (i.e. OECD members), a sizeable number of youths are unhappy in schools. The research aim (i) will be achieved by data collection and analysis (interviews/focus groups with students and teachers, classroom observations) in selected secondary schools in Tokyo, Paris, and Helsinki. Each case study has a dominant, distinctive teaching style: from more hierarchical (France) to more participatory (Finland) to hybrid (Japan), so that context-dependent youth happiness can be discerned. The research aim (ii) will be achieved with assistance from the two secondment hosts. Active in education consultancy and policy advice respectively, the two secondment hosts undertake to help exploit and communicate research outputs to curriculum planners in Finland and policy advisors in France. Lastly, this EduWell project is relevant to the Horizon 2020’s work programme on “”Health, demographic change and wellbeing”” (societal challenge 1). With ageing population and shrinking numbers of youth in much of the developed world, the young has to live with such consequences longer than adults. Hence, understanding their happiness at the most formative stage of growing up, and to make relevant education policy adjustments when necessary, enhance the long-term state of wellbeing of today’s youth in their adulthood.”
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Liste des projets dont l’IFRAE est partenaire :

  • Cooliebrokers

Responsable : Eric Guerassimoff ( CESSMA)
Partenaire : Emmanuel Poisson (IFRAE)
Durée : 4 ans (2021-2024)
Financement : ANR

Ce projet mène une étude critique de l’intermédiation migratoire dans la longue durée longue, à partir de deux terrains, l’Indochine et la Mélanésie coloniales françaises , où elle connaît une ancienneté et une densité remarquables. Pour y parvenir, les chercheurs, chercheuses et archivistes, parties prenantes au programme, examinent l’ancrage ou le déracinement historique, socioculturel et politique de l’intermédiation migratoire, en particulier les emprunts, les héritages et les filiations, tout comme les créations, les spécificités et les contingences liées au contexte colonial français. Le projet, entravé par la pandémie de COVID, a débouché sur plusieurs publications et manifestations scientifiques. La parution du dossier « Mediating coolies » pour la French Colonial History, en cours de finalisation (5 contributions de Cooliebrokers évaluées et retenues) aura lieu dans le courant de l’année 2024. Le colloque international “Du port au monde. Une histoire globale des ports indochinois (1858-1956)” à l’Université de Đà Nẵng, au Vietnam, les 27 et 28 octobre 2022, a accueilli un panel de 5 membres du projet. Une table ronde « Hanoï-Séoul-Shanghaï-Nouméa-Port Vila-Marseille. Itinéraires migratoires, mémoires intimes et familiales, 19e-20e siècles » a été organisée à Marseille le 23 septembre 2021.
Le programme a en outre collaboré à l’exposition Immigrations est et sud-est asiatiques depuis 1860 organisée par le Musée National de l’Histoire de l’Immigration  du 10 octobre 2023 au 25 février 2024  et à son catalogue (partie dédiée à l’engagisme asiatique dans les colonies françaises), l’exposition est close depuis quelques semaines seulement. Le colloque de restitution finale du programme -“Brokers et Coolies. L’intermédiation dans l’organisation du travail migrant au sein de l’empire colonial français d’Asie et du Pacifique, du début du XIXe au milieu du XXe siècle”- aura lieu du 9 au 12 octobre 2024, dont une journée (le 10 octobre), organisée par l’IFRAE, se déroulera à la Maison de la Recherche de l’INALCO.
Carnet Hypothèses

  • Archal : Archéologie dans le présent : les défis globaux à la lumière du passé

Responsable : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Partenaire : Laurent Nespoulous (IFRAE)
Durée : 8 ans (2020-2028)
Financement : ANR / SGPI

Depuis janvier 2020, l’Ifrae est le laboratoire partenaire à l’intérieur de l’Inalco d’une École Universitaire de Recherche (EUR), Archal, pilotée par l’université Paris 1 et destinée à la formation des Mastérants et Doctorants dans le domaine de l’archéologie. Le périmètre géographique dont l’Ifrae est responsable couvre précisément les aires de l’unité. Le budget bénéficie aux doctorants de l’Ifrae pour leurs missions, stages ou formations à la condition que ces activités recoupent les thèmes définis par cette EUR. Les chercheurs de l’Ifrae peuvent aussi en bénéficier ponctuellement en tant qu’encadrants (mission de prospection pour préparer des séjours des étudiants…). Ce financement est porté à l’Inalco par Laurent Nespoulous.
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