La place des maternels dans la Chine patrilinéaire. Enquête dans un village du Jiangxi (Chine du Sud-Est)

Le livre chez l’éditeur
Le chapitre sur OpenEdition

CAPDEVILLE-ZENG Catherine, « La place des maternels dans la Chine patrilinéaire. Enquête dans un village du Jiangxi (Chine du Sud-Est) », in Le façonnement des ancêtres, Paris : Inalco Presses.

Le questionnement sur les ancêtres se déploie en Chine sur les champs complémentaires de la parenté, des croyances aux entités surnaturelles, et de leurs rites afférents. L’étude de la pratique du théâtre rituel nommé nuo dans un village de la province du Jiangxi invite à nuancer la vision courante androcentriste du monde chinois, en émettant l’hypothèse que les masques nuo qui sont mobilisés dans ce théâtre représentent des entités féminines et maternelles apportant la fécondité au village. Ces entités ne peuvent apparaître comme des ancêtres puisque seuls ceux de l’ascendance agnatique sont reconnus, elles doivent donc se manifester sous une forme « non ancestrale », c’est-à-dire démoniaque ou divine. Après l’exposition du cas chinois tel qu’il a été présenté dans les travaux anthropologiques, le théâtre rituel du village de Shiyou est étudié à partir des domaines suivants : l’organisation socio-rituelle du village, les rapports entre masques et statue, les apparitions et disparitions des masques, le déroulement des séquences rituelles, la fécondité et la sexualité, le statut des acteurs et leurs vêtements. Le chapitre démontre la logique de complémentarité existant entre ancêtres, démons et dieux, ainsi que les apports dans la fécondité des entités féminines et maternelles incarnées dans les masques, considérées alternativement comme divines ou démoniaques. (source : Open Edition)

Catherine Capdeville-Zeng est professeur d’anthropologie de la Chine à l’Inalco