Usages et représentations de l’environnement dans le monde chinois

Le colloque international de l’Association française d’études chinoises (AFEC) Usages et représentations de l’environnement dans le monde chinois se tiendra les 16 et 17 octobre 2020 en mode présentiel – au Campus Condorcet (Centre de colloques) – et distanciel (en visio-conférence).

Les treize présentations retenues appréhendent autant la profondeur historique du phénomène que l’impact prospectif des politiques actuelles. Certaines prennent en compte les facteurs environnementaux dans la construction de l’État chinois impérial puis post-impérial. D’autres s’intéressent à l’administration de l’espace et à l’aménagement du territoire (agriculture, grands travaux, gestion de l’eau). On se penchera en outre sur les stratégies mises en place pour anticiper, puis répondre aux épidémies et famines, et sur la mobilisation des individus et des corps (fonctionnaires, militaires, scientifiques) afin de remédier aux catastrophes naturelles et aux conséquences humaines d’utopies politiques.

La question environnementale dans les zones périphériques du monde sinisé permettra d’aborder celle des frontières politiques et du rôle de l’environnement dans leur (re)définition, mais aussi la question des politiques écologiques qui ont conduit au déplacement de millions d’individus, et encore celle de la réinterprétation des relations entre humains et non-humains (animaux, plantes, esprits). Les représentations lettrées et artistiques interrogeront les significations respectives de l’impact de l’environnement sur la société chinoise et de l’action de l’homme sur l’environnement.

Le colloque international 2020 de l’AFEC confirme que l’environnement est bien une clé pour appréhender les bouleversements politiques, culturels et sociaux survenus dans le monde chinois. Inversement, l’expérience chinoise offre un cas d’étude fructueux pour aborder des problématiques théoriques ou plus générales telles que le réchauffement climatique ou la validité des concepts « anthropocène », « écologie », voire la notion même d’« environnement ».

Le colloque est organisé par l’AFEC, avec le soutien de :

Comité d’organisation :

  • Alice Bianchi (Université de Paris)
  • Aurore Dumont (GSRL)
  • Soline Lau-Suchet (BULAC)
  • Alexis Lycas (EPHE)
  • David Serfass (Inalco)

Pour participer virtuellement (par Zoom) ou physiquement (les places disponibles sont très limitées en raison des restrictions sanitaires), merci d’écrire à l’adresse afec.colloque@gmail.com avant le 10 octobre 2020. 

Site web du colloque : https://afec2020.sciencesconf.org/

A & A2

Projections des deux films documentaires A et A2, de Mori Tatsuya 森達也

Vendredi 24 septembre 2021, de 17h à 21h – VOST (anglais)
Projection suivie de brèves interventions de Jean-Pierre Berthon (retraité du CNRS), et César Castellvi (CRCAO, Université de Paris), puis d’un échange avec le public

Vendredi 1er octobre 2021, 17h-21h – VOST (anglais)
Projection de brèves interventions de Mary Picone (CRJ-CCJ, EHESS) et Nicolas Pinet (CRJ-CCJ, EHESS, puis d’un échange avec le public.

Les deux projections auront lieux dans l’auditorium de l’Inalco, situé au 65 rue des Grands Moulions, Paris 13e.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles

“En 1996, le documentariste japonais MORI Tatsuya a été autorisé à filmer les activités quotidiennes des membres de la nouvelle religion Aum Shinrikyo, peu après les attentats au gaz sarin commis par ce groupe, le 20 mars 1995, dans le métro de Tokyo, causant au moins 26 morts et 5700 blessés. Il en a tiré deux documentaires, intitulés A (1997) et A2 (2001). Si ces films dépeignent la vie quotidienne du groupe religieux, renommé Aleph en 1999, ils dressent un portrait sans concession des groupes et personnes amenées à interagir avec lui, médias, police, voisins, et plus largement, la société japonaise au tournant du siècle. “

Projections organisée par Nicolas Pinet, en lien avec le groupe de recherche Populations japonaises

Contact : projections@fenetres-japon.fr

L’amour, la guerre, la fête Merveilles de l’art narratif japonais

Du 10 septembre au 5 décembre 2021
Exposition organisée au musée Rietberg, Zurich, Suisse

Commissaires : Khanh Trinh, Melanie Trede, Estelle Bauer. 

L’art narratif japonais conjugue les plaisirs de l’art et le quotidien de manière absolument unique. Il se décline sous de multiples formes et sur les matériaux les plus divers – des feuillets d’album d’un format miniature aux panneaux se déployant dans l’espace, des exquises petites boîtes en bois laqué noir et décor à la feuille d’or aux vases en porcelaine soigneusement ouvragés et aux élégants kimonos en soie.

Il s’agit d’un genre propre à l’art japonais, caractérisé par sa multimédialité. Il puise son inspiration dans le bouddhisme, la littérature et la poésie, mais aussi le théâtre, pour créer des univers visuels d’une imagination débordante à partir des matériaux les plus variés. Les citations et les allusions à des épopées, des histoires d’amour et des légendes se diffuseront encore davantage grâce à leurs interprétations raffinées dans des gravures ou des peintures ainsi que sur des objets d’artisanat, et finiront par s’ancrer dans la conscience collective. Vit alors le jour un espace narratif multimédial fascinant, qui alliait plaisir artistique et éducation, tout en étant intégré dans le quotidien.

En s’appuyant sur plus de 100 peintures, objets en laque, porcelaines, kimonos en soie, objets en métal, estampes colorées ou albums de gravures sur bois, datant du XIIIe au XXe siècle, l’exposition nous introduit dans un monde à multiple facettes, vivement coloré et inventif, celui de l’art narratif japonais.

Les précieux prêts proviennent de 35 musées européens différents et de collections privées de Suisse, de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Autriche, de Belgique, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, d’Irlande, de Suède, de Hongrie et de Russie. Certaines œuvres provenant des propres fonds du Musée Rietberg seront pour la première fois exposées dans le contexte de l’art narratif japonais. (source : Musée Rietberg)

Réunion de travail

Dans le cadre de l’activité du groupe Langue et Subjectivité, nous organisons une réunion de travail en distanciel le jeudi 17 juin 2021 de 10h00 à 13h00 avec les trois intervenants suivants :

1. « La locution et l’allocution : vers une nouvelle compréhension de la politesse en japonais » Hidemasa ISHIGURO, Université de Strasbourg, Inalco (IFRAE)

2. « À qui appartiennent ces voix ? : question de voix narrative dans les romans japonais et difficulté de traduction », Aki YOSHIDA, Université de Paris, Inalco (IFRAE)

3. Comment le japonais moderne a-t-il (ou pas) apprivoisé le roman à la troisième personne ?
(communication de l’état de recherche), Makiko ANDRO-UEDA, Inalco (IFRAE) sous réserve

Pour recevoir le lien de connexion → ifrae@inalco.fr

Groupe de philosophie japonaise

Dates : Samedi 29 mai 2021
Lieu : Vidéoconférences sur Zoom

9h30 -12h00 heure de Paris / 4h30 – 7h00 PM heure de Tôkyô

9h30-10h10 : « Ki, perception, sentiment – une phénoménologie linguistique de l’expérience antéprédicative », KUWAYAMA Yukiko, Université Hildesheim, Inalco  10h10-10h25 : questions – réponses
10h25-10h35 : pause
10h35-11h15 : « Grammaire du kokoro (心) », Raphaël PIERRES, Université Paris I-Panthéon Sorbonne
11h15-11h30 : questions – réponses
11h30-12h : discussion générale
12h00 : fin de séance

Pour le lien Zoom, prière de contacter : takako.saito [@] inalco.fr

contact courriel : takako.saito [@] inalco.fr, akinobukuroda |@] gmail.com, arthur.mitteau [@] univ-amu.fr, simon.ebersolt [@] gmail.com

Résumé (KUWAYAMA Y.)
    Dans cet exposé, nous allons présenter un résumé de notre thèse qui s’intitule à l’origine, en allemand, « Ki, fühlen, empfinden – eine linguistische Phänomenologie vorprädikativer Erfahrungsformen ». Elle est caractérisée par une méthodologie linguistique phénoménologique. Pour approcher la dimension antéprédicative de l’expérience qu’on peut désigner comme « perception et sentiment », nous posons quelques étapes : dans un premier temps, nous allons contextualiser la thèse du discours phénoménologique confronté directement à la diversité des langages naturels, notamment concernant la description de phénomènes ; dans un deuxième temps, nous introduirons le mot ki à l’aide des traductions processuelles d’expressions en utilisant un lexique ; dans un troisième temps, nous ferons le parallèle entre les deux domaines ki et Gefühl dans la langue allemande. Partant d’un repérage des similarités entre ces deux champs notionnels avec un focus sur l’approche de Yuho Hisayama basée sur la « nouvelle phénoménologie » chez Hermann Schmitz et Gernot Böhme, nous analyserons la différenciation des deux domaines.
    Le mot ki a beaucoup de sens différents. On le remarque notamment quand on compare ses traductions possibles entre le japonais et les autres langages naturels. Le domaine ou le champ notionnel ki (comme l’ensemble des sens de l’expression, ce que J.L. Austin désigne comme word meanings) peut apparaître plus vaste que celui du mot Gefühl en allemand. Le sens d’« attention » (par exemple ki o tsukeru – faire attention) est un bon exemple. Les traductions comme « en un souffle » (in einem Atemzug, 一気に, ikki ni), « l’air » (Luft, 空気, kūki), « l’intention » (Intention, 気になる, ki ni naru1, 気にする ki ni suru 2), « le courage » (Mut, Mutig-Sein, 勇気 yūki), ou « le mode de vouloir et l’être énergétique » (Wollen und Kraftvoll-Sein, 志気 shiki ou 意気 iki) peuvent clairement souligner la diversité des sens du mot. Le mot ki peut exprimer différents caractères de l’homme et du monde comme la matérialité, la corporalité, la spiritualité, l’affectivité ou l’émotionnalité. Ainsi, le mot ki peut paraître complexe à traduire. En comparaison, le mot kokoro ( 心 , Herz ou Herzgeist,3 cœur) a son noyau sémantique à la dimension d’expérience plus privée des sentiments, même s’il peut toucher également des dimensions de sentir, comme le mot ki.4 Outre une introduction historique à propos de la distinction de kokoro et ki de néoconfucianisme, nous travaillons à trouver un axe entre une approche orientée spatialement (phénoménologie de l’atmosphère et ki comme l’approche de Hisayama, Schmitz et Böhme) et de la perspective de la première personne, qui sent et parle de son cœur (心の内を打ち明ける kokoro no uchi o uchiakeru).
    De cette manière, nous arrivons à toucher la frontière entre dimension de l’expérience antéprédicative et prédicative au moyen des expressions verbales et concrètes. Dans le cadre de l’exposé, nous avons choisi de nous concentrer sur la dimension antéprédicative au moyen d’idées merleau-pontiennes comme la « pensée sauvage » ou l’« existence brute et préalable ». Il apparait que même cette étape puisse tourner autour du cœur (心) qui change (心変わり kokorogawari) comme la météorologie (天気, tenki), mais qui prend des décision (決心する) de temps en temps et qui trouve sa paix (穏やかな 心) également de temps à autres.

 1. L’expression « ki ni naru » (気になる) peut être traduit comme « quelque chose me concerne » en français.
2. L’expression « ki ni suru » (気にする) peut être traduite comme « s’inquiéter de quelque chose » ou « se préoccuper de quelque chose ». J’ai hâte de poser de telles questions ouvertes dans le cadre de mon exposé concernant les traductions des expressions en français.
3.  Wohlfahrt (2001): p. 17.
4.  c.f. Yamaguchi (1997): p. 61., Kimura (1995): p. 126f., Hisayama (2014): p. 89.


Résumé (R. PIERRES)
    Nous mobilisons ici la notion japonaise de 心 comme outil pour dépasser – ou problématiser – le partage entre intérieur et extérieur. 心 (kokoro) est l’un des termes les plus couramment utilisés en japonais pour désigner le mental, quoiqu’il englobe une dimension affective : en ce sens, il renvoie à la fois au coeur et à l’esprit, et semble subsumer la séparation entre pensée et corps (de fait, nous le retrouvons également comme clé dans le verbe 思う, omou, penser). Nous cherchons ici à en déployer les implications. Les coordonnées de notre interrogation peuvent être posées en situant la notion de 心 à l’aide des outils proposés par Ricoeur dans le quatrième chapitre de L’homme faillible, en particulier vis-à-vis des notions de sentiment et de θυμός (thumos).
    Dans ce cadre conceptuel, nous nous attachons plus spécifiquement à analyser la portée et les limites de la notion de 心 en regard du problème de la localisation du mental. Ce problème trouve une première traduction remarquable dans la philosophie de Nishida autour de l’idée que l’esprit doit et ne peut pas être localisé dans le monde. C’est sous cet angle que nous commençons à saisir en quoi la notion de 心 ouvre à une forme de dépassement de l’intériorité, en tant que notion mixte. Comme Nishida l’indique dans un article de jeunesse, 心の内と外, il n’y a pas d’un côté le monde intérieur, de l’autre, le monde extérieur : en ce sens, le 心 n’est ni intérieur ni extérieur. En s’appuyant sur ce caractère mixte du 心, il est possible de tendre vers une forme de monisme. Au début de son travail, dans 善の研究, Nishida accorde une grande importance à l’expérience pure (純粋経験) où la distinction entre intérieur et extérieur n’a pas cours, à la manière du mouvement instinctif de l’animal, ou de la perception du nouveau-né. Le paradoxe tient à ce que si pensée et étendue ne sont pas deux ordres logiques ou ontologiques strictement distincts, alors la question du lieu de la pensée doit être reposée.
    D’un deuxième point de vue, la notion de 心 signale en effet l’ancrage du soi dans la chair : elle joue à la fois comme point d’application des catégories spatiales à l’esprit, en tant qu’il est associé à un corps particulier, situé dans un espace déterminé. Pour aborder cette tension d’une manière plus aisément compréhensible, nous ouvrirons ici une étude de cas, que nous désignons provisoirement comme grammaire du 心. L’enjeu de cette enquête lexicologique est de rendre plus concrète la question théorique de l’incarnation de l’esprit. Si son premier objet est bien l’observation d’expressions courantes en japonais afin d’en mesurer la portée, il faut toutefois faire un pas de plus. En effet, la mention par Nishida de l’éthique et de l’esthétique comme chemins pour retrouver cette indistinction nous invite à étudier des usages remarquables dans les textes poétiques, mais aussi dans certains textes bouddhiques classiques. Ces analyses ponctuelles ont pour horizon une conception non-naturaliste de l’incarnation, dans le fil de ce que Merleau-Ponty désigne, en particulier dans ses cours de 1954 au collège de France, comme « l’institution des sentiments ». Ce caractère institué du sentiment permet enfin de remettre en question le caractère privé que semblait d’abord impliquer la notion de 心. L’influence de la polémique analytique contre l’intériorité conduit ainsi Ōmori à souligner que les sentiments ne sont pas indépendants des situations, contre la tendance à les renfermer dans le coeur. La critique de l’intériorité dans 物 と心 engage à la fois une dimension épistémologique, en tant qu’il s’agit de dépasser la distinction entre la chose et sa représentation. C’est bien l’intériorité du coeur qui se trouve battue en brèche (「心」には「中」がないのである。) Ce qui était tenu pour le plus intime, l’au-dedans radical, est projeté d’un même mouvement dans la dimension d’un environnement et d’une atmosphère. Faisant retour vers notre point de départ, il faut bien, à la fin, poser à nouveau la question, afin de mesurer apports et apories de cette proposition singulière : la philosophie du 心 est-elle enfin la « philosophie du coeur » que Ricoeur appelait de ses voeux, pour dépasser un certain partage entre intériorité et extériorité ?

The CCP’s 100-year trajectory through the prism of its founding principles

Organization, ideology, social bases, modernization and nation-building agenda

June 24-25-26, 2021

Logo ifrae janvier 2021

Organizers: Inalco, French Research Institute on East Asia (IFRAE), the European Institute for Chinese Studies (EURICS) and the Oxford School of Global and Area Studies (OSGA).
With the support of the French Academic Network on Asian Studies (GIS Asie)

Scientific coordination: Chloé Froissart (IFRAE, Inalco), Jérôme Doyon (OSGA), Sébastien Colin (IFRAE, Inalco and EURICS)

Registration:
Thursday, June 24 : https://zoom.us/webinar/register/WN_KDt7olJTT0a6aiZpGDpweg
Friday, June 25 : https://zoom.us/webinar/register/WN_UqKzuoZ4TWCv_FS0-SIFJQ
Saturday, June 26 : https://zoom.us/webinar/register/WN_MeMgmz6vTDmx2oETSMLPhw
The round table and the concluding keynote on June 26 will be held on site and online. If you wish to attend on site, please register using the form on this page.

The grouping founded on July 23rd 1921 by a handful of intellectuals in the French concession of Shanghai has magnified into one of the largest and most formidable political party in history. Starting with 53 members in 1921, the Chinese Communist Party (CCP) now counts over 91 million members. From a revolutionary movement that survived more than a decade of civil war, despite being driven close to extinction in the mid-1930s, it has become a political regime in itself, dominating since 1949 the world’s most populous country. The CCP led China’s path to modernization from a rural and under-developed country torn apart by warlordism, civil war, and Western imperialism, to a seemingly strong nation and global superpower. This story of China’s path to modernization culminates today in the Party’s China Dream.

How to explain this success? Engaging with the Party’s structure and ideology, its evolving social bases, as well as its nation-building and modernization agendas, this conference seeks to unravel the CCP’s trajectory by reflecting on how the key priorities set by the Party’s founding fathers have been implemented, and often adapted. How have the daunting tasks of fighting against capitalism and imperialism, unifying the country, establishing a solid alliance with the Chinese people, carrying out the revolution relying on the “three treasured magic weapons” of Party building, united front work, and armed struggle been managed over time? And at what costs? What are the specificities of the Party-State which emerged from China’s path to modernization and what are the remaining vulnerabilities and challenges?

The CCP has many different dimensions, with ideology and organization as the core of the edifice. Following its 100-year trajectory, we can understand the differences, as well as continuities, between the movement with extraordinary mobilization capabilities that took power in 1949, the mass campaigns of the 1950s to 1970s with their destructive outcome, and the blend of neoliberal adaptability and Leninist organizational principles that emerged following the Reform and Opening up. Despite, or because of, its revolutionary legacy, the CCP has shown tremendous adaptability over these 100 years, made of inventive interpretations of Marxist ideology and policy experimentation.How has the Party been able to reinvent itself, both ideologically and organizationally, without transforming its core structure? To what extent the ideology the CCP stand for today is in line with its founding principles? How cycles of political tightening and loosening, of atrophy and adaptation, have shaped its trajectory? How does it deal with its structural vulnerabilities, the lack of institutionalized channels of accountability and the strength of vested interests?

The CCP’s success in retaining power is closely linked to its capacity to carry out China’s modernization and overcome subsequent challenges threatening social stability. How did the CCP reconcile strong capacity to govern with enough flexibility to meet challenges such as the transition from a rural to an urban society, economic modernization, and its social and environmental consequences, while maintaining the core principles of its domination? In turn, how the CCP’s continued political monopoly limits its capacity to surmount remaining vulnerabilities such as increasing inequalities and an enduring environmental crisis?”

Following China’s unique path to modernization, the CCP has faced the challenge of forging a lasting alliance with an ever-changing society and in turn has been transformed by this endeavor. Moving away from its role as the vanguard of proletariat and peasantry, the CCP now sees itself as representative of the interest of the Chinese population in general. A change reflected in the fundamental transformation of its membership as it has become a white-collar party. At the same time, the Party has endeavored to reconfigure its alliance with its traditional social bases, including the intellectuals, to maintain its legitimacy. How has the CCP renegotiated its partnership with its traditional social bases while attempting to absorb a new middle class, and how has the Party itself been transformed by its efforts to forge a lasting alliance with an ever-changing society?

Finally, contrary to the Communist Party of the Soviet Union, which was unable to prevent the dislocation of the soviet empire, the CCP consolidated inherited borders of the country and achieved its nation-building agenda through the incorporation of its margins and the forced assimilation of ethnic minorities. It has redefined almost the entire border envelope of the country, has reestablished its sovereignty over Hong Kong and Macao and has made its own the claims of the KMT in the China Seas. What are the factors and mechanisms that have enabled the CCP to establish its authority over a country that is extremely diverse linguistically, ethnically, and religiously? How, since 1921, have the speeches and actions of the CCP evolved on issues relating to borders, peripheries, China seas and territorial integrity? Finally, to what extent the situations in Xinjiang and Tibet, which undermine the image of the CCP on the international scene, and those in Hong Kong and Taiwan, where a part of society claims a distinct political culture and identity, represent a failure of the nation-building process launched after 1949?

Pensée tibétaine et métaphysique analytique : Moi, identité, personne

Stéphane Arguillère (IFRAE) et Frédéric Nef (EHESS) lancent un séminaire de philosophie comparée : Pensée tibétaine et métaphysique analytique, consacré cette année au thème suivant : Moi, identité, personne.

Dates

Les séances auront lieu le jeudi de 15h à 17h, aux dates suivantes : 18/03 ; 25/03 ; 01/04 ; 08/04 ; 15/04 ; 06/05.Salle : LO.02 , 2 rue de Lille, Paris 7ème (ou: https://zoom.us/j/98237579739)

Contact : stephane.arguillere@inalco.fr.

Situation

En dépit de l’abondance de publications anciennes et récentes d’excellente qualité, le monde philosophique francophone s’est fermé après-guerre (et surtout dans les trente dernières années) presque à tout dialogue pensant avec les « philosophies d’ailleurs », notamment les plus étrangères au phylum grec (platonico-aristotélicien). Or, à la rentrée 2019, le programme de philosophie des classes de terminale a été élargi à plusieurs penseurs non-européens, dont deux entièrement étrangers à cette tradition européenne : Nāgārjuna (Inde) et Zhuangzi (Chine) – mais aussi Maïmonide et Avicenne, en plus d’Averroès qui y figurait déjà. L’Inalco et l’IFRAE s’appliquent à prendre toute leur place dans cet intérêt renouvelé pour les « philosophies d’ailleurs ». Les problèmes ne sont pas symétriques pour tous ces auteurs : si le coefficient d’étrangeté, pour nous, des penseurs du monde juif ou arabo-musulman est bien moindre (parce qu’ils sont profondément nourris d’aristotélisme et de néoplatonisme), le cas de Zhuangzi est autre, parce qu’il fait peut-être éclater le cadre de ce que nous appelons philosophie. Il n’en va pas de même de la pensée indienne et notamment de la scolastique bouddhique avec ses prolongements tibétains (mais aussi chinois, etc.), qui combinent étrangeté culturelle maximale et rationalité philosophique maximale – ce qui est optimal pour le travail envisagé ici.  La pensée indienne, notamment la scolastique bouddhique et plus spécialement tibétaine a en commun avec métaphysique occidentale, issue d’Aristote, l’usage, du commentaire, de la dispute, du recensement des postulats etc. En ce sens cette partie de la philosophie indo-tibétaine représente un champ d’étude privilégié, que nous voudrions mettre en relief dans notre séminaire.

Voisinages en Asie : enjeux politiques, mobilisations, pratiques sociales

Inalco, Paris, le mardi 19 janvier 2021

Organisée par l’équipe Populations japonaises (IFRAE – CRCAO)


En raison de la situation sanitaire, la journée aura lieu entièrement à distance.

Pour vous inscrire, nous vous remercions de nous écrire avant le 17 janvier à l’adresse jdevoisinage@gmail.com, en précisant :
1) vos nom et prénom,
2) votre adresse email,
3) votre institution de rattachement.

Nous vous enverrons un lien de connexion pour Zoom le 18 janvier, dans la matinée.

10h -10h10 : Introduction : Naoko Tokumitsu (IFRAE/Inalco)

Session 1 : Voisinages et associations religieuses

Discutante :  Florence Galmiche (CRC/Université de Paris)

10h15 (20 min de présentation + 10 min de discussion)
Marta Pavone (IFRAE/Inalco) : « Consolidation du pouvoir local à travers la construction d’un temple : les Lü du quartier Nanshijiao à Taïwan. »

10h45
Adeline Herrou (LESC/CNRS) : « La course aux voisins d’un temple taoïste sauvé d’une démolition de village (région de Xi’an, Chine). »

11h15
Fabienne Duteil-Ogata (iiAC/Université de Bordeaux) : « Les rapports de l’association de voisinage avec le pouvoir religieux : rapports de give and take. (Japon) »

11h45 : Discussion 1

12h – 13h : Pause déjeuner

Session 2 : Voisinages et lieux de socialisation

Discutante :  Joanie Cayouette-Remblière (INED, CNRS)

13h
Justine Rochot (CECMC/EHESS- CEFC/CNRS/MAEE) : « Le voisin, l’amant et le concitoyen. Figures du lien social dans les rassemblements de retraités d’un parc pékinois. »

13h30
Nicolas Pinet (CRJ/EHESS-LCSP/Université de Paris) : « Une forme particulière de voisinage : les grands ensembles d’habitat social au Japon. »

14h
Marie Gibert-Flutre (CESSMA/Université de Paris)

Présentation de ses ouvrages:

Les envers de la métropolisation. Les ruelles de Hồ Chí Minh Ville, Vietnam, CNRS Éditions, 2019

Asian Alleyways : An Urban Vernacular in Times of Globalization, Amsterdam University Press, 2020 (ouvrage co-dirigé avec Heide Imai)

14h30 : Discussion 2

14h45-15h : Pause-café 

Session 3 : Voisinages, mobilisations, contrôle

Discutante :  Marie Gibert-Flutre (CESSMA/Université de Paris)

15h
Delphine Vomscheid (CRCAO/EPHE) : « Classements patrimoniaux de quartiers anciens au Japon : de l’opposition des habitants aux intérêts économiques. »

15h30
Frédéric Burguière (ENS Lyon/Université de Cergy) : « Les “relations de voisinage” en période d’épidémie. L’apport des outils numériques utilisés en Asie en 2020. »

16h
Émilie Letouzey (LISST/Université de Toulouse) : « Mes cent mille voisins. Identité et stratégies promotionnelles dans les associations locales d’Osaka. »

16h30 : Discussion 3

16h45-17h15 : Discussion générale animée par Jean-Michel Butel (IFRAE/Inalco)

La vie des langues

Rencontre littéraire coorganisée par Cam Thi Doan et la Maison des écrivains étrangers et traducteurs (MEET), Saint-Nazaire


Lundi 22 novembre
Auditorium Dumézil – Inalco – Maison de la recherche
2 rue de Lille, 75007 Paris

de 17h à 19h

Dans le cadre des Rencontres littéraires internationales (Meeting) organisées par la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs (Meet) de Saint-Nazaire, dédiées en 2021 à la littérature vietnamienne autour du thème « La vie des langues », l’Ifrae vous invite à une table ronde avec Thuân (romancière), Do Kh. (écrivain), Bui Chat (poète), Doan Cam Thi (spécialiste de la littérature vietnamienne, Inalco), Roselyne Kraft (critique littéraire) et Jean-Pierre Han (rédacteur en chef de la revue “Les Lettres françaises”).

Groupe d’étude de philosophie japonaise

VISIOCONFÉRENCE

Dates : Samedi 27 juin 2020 – 13:00 – 15:30
Lieu : Zoom

13h00-13h30 suivie de discussion
Raphaël PIERRÈS (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
Titre : Pour une analyse comparatiste du problème de l’intériorité

14h00-14h15 Pause

14h15 – 14h45 suivie de discussion
KURODA Akinobu (Université de Strasbourg)
Titre : Une phénoménologie de l’ombre – Une lecture croisée d’Éloge de l’ombre et de L’OEil et l’esprit 

15h30 la fin de séance 

Les conférences seront tenues sur Zoom.
Inscription : Takako Saito

Résumé des interventions 

Raphaël Pierrès : Pour une analyse comparatiste du problème de l’intériorité

Nous partons du constat que les débats sur le caractère européen du sujet, très polarisés, semblent trop souvent réducteurs: il y a ou il n’y a pas de sujet hors de l’Occident, tout ou rien. Par contraste, mobiliser la notion d’intériorité permet d’introduire des nuances dans ces grandes oppositions. Nous désignons par intériorité un modèle de l’esprit comme espace intérieur, indissociable de pratiques historiquement et géographiquement situées. Or, il apparaît difficile de défendre l’idée qu’il n’y a rien de tel que l’intériorité au Japon, pas de pratiques intérieures, aucune présence du vocabulaire de l’intériorité dans les textes littéraires et théoriques 1 .
Toutefois, il ne suffit pas de se contenter du repérage de ce trait commun: il s’agit au contraire pour nous de le prendre pour base d’un travail philosophique de comparaison et de problématisation. Un premier enjeu de ce travail comparatiste tient ainsi à la tentative théorique d’une historicisation, qui ne soit pas une relativisation, des structures: car les structures, une fois constituées, ont une résistance, et tendent à orienter vers des formes qui ne sont pas arbitraires. Par cette enquête comparatiste, il s’agit de mettre à jour les contraintes qui orientent tel ou tel tracé du partage entre intériorité et extériorité.
Un second enjeu engage la problématisation du motif-même de l’intériorité. D’un côté, prendre au mot cette image conduit à des contradictions logiques, difficiles à surmonter, qui engagent le statut épistémologique de l’introspection: il y a de solides raisons de penser que le modèle de l’intériorité conduit à concevoir les idées comme privées –ce qui pose des difficultés en théorie de la signification2 –ou qu’appliquer à l’esprit la logique du lieu est une faute de grammaire, une erreur de catégorie3 .
Mais de l’autre côté, ne pas du tout prendre l’intériorité au pied de la lettre, la considérer simplement comme un mythe ou un faux problème tend à désincarner complètement l’image, à la couper de son socle historique, c’est-à-dire à en manquer l’effectivité pratique. Dès lors, faut-il renoncer à se figurer l’esprit en termes d’intériorité, pour privilégier, par exemple, une conception sociale de ce que nous désignons comme mental, ou bien faut-il maintenir un usage du réseau sémantique de l’intériorité afin de penser la situation du mental, et tout particulièrement, son incarnation?
C’est dans cette perspective qu’il nous faut désormais faire un pas de plus, et passer du repérage de similitudes à l’analyse de différentes manières dont l’intériorité a pu être problématisée, en particulier dans la philosophie japonaise. En ce sens, il nous apparaît tout spécialement remarquable que la réception de la philosophie européenne au début de l’ère Meiji ait donné lieu à des tentatives d’élaborer des phénoménologies dont le fondement ne soit pas l’égologie. Cet axe problématique (restreint pour cet exposé aux critiques phénoménologiques de l’intériorité4 ) nous permettra ainsi de jeter une lumière nouvelle sur les notions de 場所5 et de風土6 en tant qu’elles peuvent être mobilisées pour interroger la situation et l’incarnation du mental selon un autre mode que celui de l’intériorité.
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1. A l’exception notable de Karatani (1980).
2. Wittgenstein (1953). Voir aussi Bouveresse (1976) et Descombes (1995).
3. Ryle (1949).
4. Heidegger (1927). Voir aussi Patocka (1936), Merleau-Ponty (1945), Sartre (1936).
5. Nishida (1911, 1918).
6. Watsuji (1935).

KURODA Akinobu : Une phénoménologie de l’ombre – Une lecture croisée d’Éloge de l’ombre et de L’OEil et l’esprit

Si Merleau-Ponty avait lu Éloge de l’ombre de Tanizaki, il aurait pu ajouter le nom de l’écrivain japonais à côté de Balzac, Proust, Valéry et Cézanne qui partagent tous « la même volonté », selon le philosophe français, « de saisir le sens du monde ou de l’histoire à l’état naissant ». À partir de cette hypothèse inspirée par le concept de « texture de l’Être » (L’oeil et l’esprit) et celui de « profondeur de l’être » (Le visible et l’invisible), cette communication se propose de présenter une nouvelle lecture qui consiste en une approche phénoménologique de ce chef-d’oeuvre d’essai esthétique, « l’un des textes les plus séduisants qui aient été écrits sur l’esthétique traditionnelle japonaise1 ». Il s’agit d’une tentative d’y trouver autre chose qu’« un éloge funèbre » qui est né du « sentiment poignant qu’un certain monde s’effondrait, effondrement dont l’intrusion de l’Occident était, sinon l’unique responsable, du moins l’occasion2 » ou « ce que le culte moderniste de la lumière était en train de faire perdre à l’humanité3 ».
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1 Jean-Jacques Origas, « TANIZAKI JUN.ICHIRŌ (1886-1965) », © Encyclopædia Universalis France.
2 Jacqueline Pigeot, Éloge de l’ombre, notice, in OEuvres, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1997, p. 1888.
3 Max Milner, L’envers du visible. Essai sur l’ombre, Éditions du Seuil, 2005, p. 388.