Questioning the Teleology of the Central State in Republican China

Xavier Paulès, David Serfass, “Questioning the Teleology of the Central State in Republican China”, Twentieth-Century China, vol. 47, n°1, janv. 2022, p. 3-10.
https://muse.jhu.edu/article/842938

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No doubt the expansion of the reach of the state can be considered one of the prominent features of the twentieth century. Many studies have described this process in Western Europe and beyond. In the case of China, however, there is a marked tendency in the historiography to assume that, except for the Qing dynasty’s lastditch efforts to modernize from 1901–1911 with the New Policies (新政 xinzheng) reforms and a short-lived attempt during the Nanjing Decade (1928–1937), the first half of the twentieth century represented, for the most part, a discontinuation in the process of state building.
It was in order to question this assumption that we organized a conference on “State-Building through Political Disunity in Republican China,” held in Paris at EHESS (École des hautes études en sciences sociales) in September 2018. The idea was to target the Republican period (1912–1949) as one of critical importance in the process of state building in modern China. (source : Project Muse)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Collaboration and State Making in China: Defining the Occupation State, 1937–1945

David Serfass,”Collaboration and State Making in China: Defining the Occupation State, 1937–1945″, Twentieth-Century China, vol. 47, n°1, janv. 2022, p. 71-80.
https://muse.jhu.edu/article/842935

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Recent works on collaboration during the Second Sino-Japanese War (1937–1945) have contributed much to the field by focusing on the concrete functioning of institutions in occupied China. Yet, a more systematic definition of the process by which these institutions took shape is necessary in order to better understand how state making in occupied China relates to the longue durée of the Chinese state, on the one hand, and to Japan’s imperial endeavor, on the other. This article aims to fill this gap by proposing a new definition of state making in occupied China and providing an overview that clarifies both the chronology of the occupation state and the roles of key actors within it. Ultimately, it makes the case for a reassessment of the occupation state as one of the competing political realms that contributed to shape the modern Chinese state. (source : Project Muse)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Redevenir des héros

David Serfass, « Redevenir des héros », Le Point, 16 décembre 2021 (chapô : “Pour mieux légitimer sa place de superpuissance dont elle estime avoir été spoliée en 1945, la Chine réinterprète sa guerre de quatorze ans contre le Japon. Une révision à double tranchant qui implique Taïwan.”).

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Pour mieux légitimer sa place de superpuissance dont elle estime avoir été spoliée en 1945, la Chine réinterprète sa guerre de quatorze ans contre le Japon. Une révision à double tranchant qui implique Taïwan.

Plus gros succès chinois du box-office en 2020, le film La Brigade des 800, réalisé par Guan Hu, met en scène un épisode fameux de la guerre sino-japonaise (1937-1945). Entre le 26 octobre et le 1er novembre 1937, 423 soldats chinois, qui prétendent être le double pour effrayer l’ennemi, se retranchent dans un entrepôt de Shanghai et opposent une résistance acharnée aux troupes japonaises. Leur courage n’infléchit pas le cours de la guerre, qui voit l’armée impériale prendre Nankin quelques semaines plus tard en s’y livrant aux pires exactions. […] (source : Le Point Hebdo)

David Serfass est Maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale, à l’Inalco, et membre du comité de rédaction de la revue Etudes chinoises.

Introduction à l’esthétique

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Première traduction en français d’une œuvre du philosophe japonais, ce livre, pensé à partir de la photographie et du cinéma, propose une esthétique de la résistance et du rebond indissociable du corps et des luttes qu’il implique.

L’œuvre de Nakai Masakazu (中井正一1900-1952) offre un nouveau regard japonais sur l’art, la technique et le monde contemporain. Loin de tout particularisme culturel et cependant profondément originale par rapport aux conceptions occidentales du beau, Introduction à l’esthétique permet de découvrir un univers sans double-fond, tout en surfaces et reflets, où se rejoignent intimement matérialisme et phénoménologie. Pensé à partir de la photographie et du cinéma, en dialogue avec Cassirer, Heidegger, Marx et les auteurs de l’École de Francfort, ce livre propose une esthétique de la résistance et du rebond indissociable du corps et des luttes qu’il implique.
Traduit du japonais, annoté et présenté par Michael Lucken, historien et professeur à l’Inalco, avec une préface de Carole Maigné, philosophe et professeure à l’Université de Lausanne. (source : Les presses du réel)

Michael Lucken, professeur à l’Inalco, est un historien et japonologue français. Auteur de la seule monographie en français sur Nakai (Nakai Mazakazu – Naissance de la théorie critique au Japon, Les presses du réel, 2016), il a publié de nombreux travaux sur l’histoire culturelle et artistique du Japon au XXe siècle. Partisan d’une approche esthétique de l’histoire, il s’intéresse à la circulation des formes, aux effets de ressemblances, aux changements de perspective, cherchant ainsi à éprouver les possibilités d’une communauté du sens.

Masakazu Nakai (Nakai Masakazu ou Nakai Shōichi, 1900-1952) est un philosophejaponais, l’un des pionniers de la critique des médias, du cinéma et du sport au Japon. Du fait de ses références et de sa sensibilité – il a connu la crise du bouddhisme, la montée du fascisme, la prison, le bombardement de Hiroshima et l’occupation américaine –, il a souvent été rapproché de Walter Benjamin. Son œuvre a profondément marqué les mouvements de contre-culture des années 1960.

Demain la Chine : guerre ou paix ?

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Développement économique vertigineux, montée en puissance impressionnante, modernisation militaire sans précédent, passions nationalistes souvent incandescentes, confrontation de plus en plus intense avec les États-Unis, tous ces ingrédients connus semblent conduire immanquablement la Chine à la guerre.
Les causes immédiates d’un conflit armé ne manquent pas : les prétentions de Pékin en mer de Chine du Sud, le conflit territorial sinojaponais autour des Senkaku (Diaoyu) et surtout la volonté farouche de Xi Jinping de réunifier Taiwan à la République populaire constituent les principaux barils de poudre qui peuvent à tout moment exploser. De fait, les prédictions d’un affrontement militaire dans le détroit de Formose d’où la Chine sortirait vainqueur se multiplient.
Pour l’heure, ce que l’on observe avant tout est une utilisation de plus en plus fréquente par le gouvernement chinois de ce qu’on appelle les « zones grises » entre la paix et la guerre. Cette stratégie s’est étendue, en 2020, à la longue frontière sino-indienne. Ce nouveau modus operandi permet aussi à l’Armée populaire de libération (APL) et aux autres agences de sécurité chinoises d’améliorer leur capacité de projection de forces et leur préparation au combat. Mais les enjeux d’une guerre ouverte, et pas uniquement avec les États-Unis, restent énormes, incitant l’APL à d’abord envisager des « opérations extérieures » plus limitées et moins dangereuses.
Pour ces raisons, bien que nul ne puisse contrôler les passions humaines, et sans pour autant exclure l’irruption de crises militaires, la Chine et les États-Unis s’orientent plus vers une guerre froide d’un nouveau type que vers une guerre chaude qui pourrait rapidement se nucléariser. (source : Gallimard)

Jean-Pierre Cabestan est directeur de recherche au CNRS, membre de l’UMR IFRAE, et professeur à l’Université baptiste de Hong-Kong.

Contingence et communauté, Kuki Shûzô, philosophe japonais

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Entre bergsonisme et phénoménologie, bushidô et mythe de Sisyphe, poétique de la rime et éternel retour du même, nationalisme culturel et esthétique de l’époque d’Edo, l’œuvre protéiforme de Kuki Shûzô (1888-1941) a émergé d’une tension féconde entre les mondes intellectuels japonais, français et allemand. Elle ne saurait être élucidée selon les idées convenues de pensée « proprement japonaise », de synthèse entre « Orient » et « Occident », ou même de métissage culturel. Cette œuvre qui nous incite à repenser les notions d’identité, de communauté, d’universalité, et en premier lieu le « nous » lui-même, est bel et bien une philosophie originale et universelle, son nœud secret étant le commun, dont la modalité d’être est la contingence et où la phénoménalité originaire est la rencontre fortuite, principe inconditionné de tout apparaître. (source : Vrin)

Simon Ebersolt est chercheur postdoctoral à l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (Inalco/Université Paris Cité/CNRS), où il est co-responsable du Groupe d’étude de philosophie japonaise.

Le nom formel japonais mono. Approche sémantique syntaxique et énonciative

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Le présent ouvrage porte sur l’un des mots les plus fréquents de la langue japonaise contemporaine : le nom mono, traduit généralement par “chose” ou “objet”. Ce nom a la particularité de ne pas avoir de référent en propre et de pouvoir désigner aussi bien un objet concret qu’un concept abstrait, voire un ensemble d’individus partageant quelques traits assez larges. Véritable “nom caméléon”, mono est également employé à des fins grammaticales ou énonciatives. Il est alors qualifié de nom formel. Derrière une apparente banalité, mono est ainsi une unité linguistique protéiforme difficile à enfermer dans une catégorie donnée. Support d’une perception du monde sensible proprement japonaise, mono avait autrefois le sens très large de “ce que l’on ne peut changer” et pouvait alors désigner des choses aussi diverses que le destin, le rythme des saisons ou les règles du monde. La langue japonaise distingue en effet deux classes de choses : celles relevant des koto (référents événementiels) et celles des mono (référents stables).
À travers des observations en discours, cet ouvrage précise les contours de ces emplois référentiels et fonctionnels. Il explore également la contribution sémantique de mono à la réalisation de tournures expressives plus ou moins figées en les reliant à ce trait fondamental de stabilité.
Cet ouvrage s’adresse à toute personne qui souhaiterait disposer d’éléments théoriques pour mieux comprendre le fonctionnement des noms formels et, en particulier, les emplois de mono, et aussi aux linguistes curieux de la langue japonaise et intéressés par les questions de prédication nominale ou d’expression de la modalité. (source : Presses Universitaires de Bordeaux)

Jean Bazantay est maître de conférences à l’Inalco, département des études japonaises.

La division sexuée du travail revisitée en Chine rurale aujourd’hui

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Hou, Renyou. « La division sexuée du travail revisitée en Chine rurale aujourd’hui. (Re)valorisation de l’emploi féminin et subordination familiale persistante », Travail, genre et sociétés, vol. 44, no. 2, 2020, pp. 125-144.

Depuis les années 1980, la contribution grandissante des femmes chinoises aux activités productives de par la valorisation sociale et économique de la main d’œuvre féminin, ainsi que leur participation non négligeable aux activités sociales et communautaires pourraient donner l’impression, a priori, que l’idéologie confucéenne de la séparation des sexes dans la société chinoise, connue sous l’expression de « l’homme se charge des affaires extérieures, la femme des affaires intérieures » (nanzhuwainüzhunei), tendrait à s’atténuer. À partir d’une étude ethnographique réalisée au village de Zhang (province du Henan) entre 2013 et 2016, cet article démontre que la division sexuée du travail dans les activités productives et sociales reconfigure et redéfinit ce qui est « intérieur » et ce qui est « extérieur » dans un contexte migratoire important, mais dont la valeur d’homme-extérieur/femme-intérieur perdure et continue de réguler l’organisation de la vie des villageois·es.(source : Cairn)

Renyou Hou est postdoctorant de l’IFRAE.

L’expansion du shintō : entre religiosité exilée, convictions religieuses et idéologie impériale

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Mots clés : shintō, empire japonais, sanctuaire d’outre-mer, colonialisme, Mandchourie

La perception du shintō moderne est au cœur d’une tension contradictoire. D’un côté, il est placé dans la continuité d’une tradition centrée sur le culte des kami, les divinités et esprits autochtones définis comme tels après l’introduction du bouddhisme au VIe siècle, souvent associés à un lieu particulier et consacrés dans des sanctuaires. De l’autre, il est disqualifié en tant que système instrumentalisé par les autorités sous la forme du shintō d’État (kokka shintō 国家神道). Ces deux dimensions s’entrechoquent au sein des sanctuaires accueillant concomitamment les cérémonies officielles et les cultes du quotidien. Cet aspect est d’autant plus visible dans le cas de l’implantation du shintō dans les colonies où celui-ci est, d’une part, associé à la propagation de l’idéologie impériale auprès des populations locales, d’autre part, décrit comme l’un des ciments identitaires des communautés japonaises. Là encore, les sanctuaires sont le lieu où apparaît clairement cette double nature. Cet article se propose de mettre en lumière la teneur du shintō moderne par le prisme des sanctuaires construits dans la sphère impériale. (source : Gis Asie)

Edouard L’Hérisson est docteur en études japonaises (Inalco) et post-doctorant à l’IFRAE . Ses recherches portent sur la propagation du shintō au sein de l’empire japonais et sur l’expansion des nouveaux mouvements religieux japonais à l’étranger.

Le chanteur ambulant: une anthologie poétique

Le livre chez l’éditeur

Le chanteur ambulant: une anthologie poétique – Lakṣmīprasād Devkoṭā

Collection Planètes – édition bilingue – Poèmes traduits du népali par Rémi Bordes (IFRAE)

Laksmiprasad Devkota (1909-1959) est au Népal une figure tutélaire des lettres, le classique immédiat de la modernité. Sa poésie, où se mêlent pensée humaniste et résonances spirituelles, exprime ses racines indo-himalayennes en même temps qu’elle les transcende dans une rare densité d’expression. Des morceaux significatifs de son œuvre sont ici réunis et traduits en français par Rémi Bordes, maître de conférences en népali.